Ségolène Royal lance la théorie du complot
Lors du 1er semestre 2006, Ségolène Royal a réussi sa percée dans l'opinion en inventant un concept de "démocratie participative" qui répondait parfaitement aux besoins du moment. Son axe de défense sur la "théorie du complot" peut-il connaître le même succès ?
La victoire de S. Royal lors des primaires socialistes n'était pas le fruit du hasard.
La candidate a décelé une vague qui a porté son succès. Cette vague était simple. Elle est partie du constat que l'opinion était coupée des "élites politiques" mais pour la première fois elle a exprimé aussi clairement que les élites politiques s'étaient coupées de l'opinion, légitimant au passage le réflexe de l'opinion. La démocratie participative, c'est la réconciliation entre l'opinion et ses décideurs publics.
Ses deux compétiteurs incarnaient à l'excès cette élite insubmersible, coupée du quotidien, entretenant des relations dangereuses avec les autres pouvoirs d'affaires ou des médias. Dans cette compétition, elle était le citoyen face aux élites.
L'histoire a fonctionné à merveille.
A mi-janvier, la machine perd en efficacité. Une grande part de responsabilité incombe à la candidate elle-même. Mais l'intéressée ne reconnaît pas sa part de responsabilité. Elle se réfugie derrière l'autre théorie à la mode : celle des complots. Dans le piège de l'humoriste, elle y voit même le complot de l'UMP.
A ce stade, il sera très intéressant de voir si la candidate socialiste a su détecter une nouvelle vague de l'opinion où une nouvelle fois elle incarnerait le citoyen face aux "super-puissances du pouvoir".
La théorie du complot est à la mode et constitue désormais l'univers culturel des citoyens : Da Vinci Code, X-files ...
Il y aurait des super-pouvoirs cachés qui "tirent les ficelles" tendant des pièges à ceux qui n'exécutent pas les volontés de ces puissances affamées de gains et de pouvoirs.
Une nouvelle histoire de campagne peut naître. Il n'est pas sûr que l'opinion s'y prête cette fois ...