Nicolas Sarkozy change le paysage politique en 15 jours
Faute d'ancrages solides, l'électorat va bouger avec beaucoup de rapidité. Depuis 15 jours, le 1er bénéficiaire en est le leader UMP qui a entièrement modifié le paysage politique.
Depuis le congrès UMP du 14 janvier 2007, la mode est désormais à la reconnaissance de la différence "naturelle" entre le parcours du candidat UMP et celui de la candidate socialiste.
Cette appréciation est la traduction la plus manifeste de l'importance du chemin parcouru par le candidat UMP en quelques jours.
En effet, il y a moins de deux mois, trois constats importants étaient formulés en permanence au sujet de l'élection présidentielle d'avril 2007 :
* l'ouverture sans précédent de cette élection. Cette situation était liée à la psychologie de l'électorat qui avait désormais à coeur de s'émanciper des contraintes partisanes traditionnelles. C'était aussi le produit d'interrogations liées aux candidatures pouvant émaner du camp de la majorité sortante. La candidature de Michèle Alliot-Marie était formulée comme quasi-évidente. Celle de Dominique de Villepin constituait toujours une alternative plausible. Il était même souvent fait mention de la candidature du Président de la République ...
* Cette ouverture rendait cette élection particulièrement incertaine. Là était le deuxième constat majeur de cette période. La majorité sortante paraissait tiraillée entre des personnalités, entre des générations différentes et par conséquent susceptibles presque inéluctablement de tomber dans le risque de la division donc de la désunion. Un scénario pessimiste prenait naissance évoquant même de plus en plus ouvertement la possibilité d'un second tour opposant la candidate socialiste et le leader du Front National.
* La troisième caractéristique de cette période "vieille" de moins de 90 jours était l'examen fréquent de l'éventualité de la défaite de la droite. Il apparaissait établi que la campagne présidentielle, et tout particulièrement les primaires au sein du parti socialiste, étaient les jalons d'un nouveau paysage politique.
En 15 jours, tous ces constats sont modifiés. L'élection 2007 sera-t-elle celle des modifications permanentes de l'opinion ? C'est l'inconnue de la prochaine semaine.