Dominique de Villepin et les indécis qui n'existent pas
La mode consiste à évoquer les "indécis" qui seraient susceptibles de faire basculer une élection selon qu'ils intègrent tel ou tel camp.
Mais les indécis existent-ils vraiment ?
En 2008, une étude très intéressante publiée par le magazine Science, réalisée par des chercheurs de l'Université Western Ontario, montrait qu'en réalité les indécis n'existaient pas !
Par le biais d'un examen à l'ordinateur, le responsable de l'étude, Bertram Gawronski, montrait que l'indécision affichée lors d'une prévision d'intention de vote n'était que le refuge ponctuel de personnes qui avaient déjà pris une décision mais qui refusaient de l'assumer déjà.
Il fallait donc chercher ailleurs les racines de leur décision très probable. Des indicateurs techniques intéressants en la matière seraient à chercher r exemple dans l'indication du souhait de victoire, dans le critère de l'exclusion de vote plutôt que ns le choix énoncé ...
Sur cette base, le responsable de l'étude a cherché à déterminer des associations automatiques qui devraient conduire à un "vote logique" alors même qu'il n'était pas encore assumé dans l'expression des intéressés d'où leur classement en "indécis" .
Cette approche a le mérite d'affiner des critères structurants qui permettent de progresser vers une exactitude plus grande que la seule intention ponctuelle de vote.
Même avec des imprécisions liées aux actuelles données disponibles, il y a ainsi plusieurs candidats qui, encore fragiles dans les actuels sondages, ont un fort potentiel de progression basé non pas sur leur actuel score brut mais sur la marge des espaces non exclus.
C'est le cas par exemple de Dominique de Villepin. Son socle est faible mais ses "terres interdites" le sont aussi.
Il serait intéressant que les actuelles enquêtes d'opinion, dans leur présentation publique, sortent des éternelles indications brutes de votes pour aller vers des questions en apparence plus futiles mais en réalité plus structurantes à terme.
Avoir des espaces ouverts ne signifie pas qu'ils seront occupés. Mais la chance de les occuper demeure à la différence d'autres candidats qui voient progressivement ces espaces devenir exclus.