Ségolène Royal rate le rendez-vous de Grenoble
Même si les cars étaient venus de loin et tout particulièrement du Département voisin du Rhône, la salle militante est restée sur sa faim. Les organisateurs locaux avaient choisi une salle de contenance très moyenne ( 3 000 places) afin qu'elle dégage rapidement le sentiment d'être bondée. La leader socialiste est apparue en tenue de cuir (pour mieux symboliser le ton combattant ?) et a éprouvé du mal à apporter du contenu en dehors de quelques critiques sur le "système Sarkozy".
Le changement vestimentaire traduit-il la recherche plus globale qui frappe l'actuelle candidate ?
Elle voulait manifestement apparaître plus punchie et jeune pour s'adapter à une salle à la faible moyenne d'âge. Mais tel n'est pas son style. Elle a donc éprouvé des difficultés à jouer sur un registre qui n'est pas le sien.
Le registre de S. Royal, comme à la "belle époque" des primaires socialistes, c'est un mélange d'autorité souriante avec une tonalité calme qui repire le courage des convictions. Dans le privé, la leader socialiste a "la colère froide". Quelle idée de lui demander de chauffer une salle avec des intonations et un rythme qui ne lui conviennent pas.
Bien plus, s'en prendre aux "médias amis du pouvoir" c'est aller sur le terrain de Bayrou. Un thème déjà bien préempté par le leader UDF. Pour le reste, comment bâtir un dialogue avec 3 000 personnes ? Des mains restaient levées pendant des minutes. D'autres se sont levées systématiquement pendant 45 minutes ...
La leader socialiste a laissé sur la faim un auditoire pourtant acquis qui semblait surtout soudé par le rejet de Sarkozy davantage que par les propositions de S. Royal. Une étape manquée dans le redressement indispensable. Il faut penser à la prochaine.