Nicolas Sarkozy et la bataille de la confiance nouvelle
Pour l'instant, l'opinion publique est en attente de lisibilité de l’avenir.
L’avenir est trop inconnu, trop sombre pour rassurer. L’ offre politique est très segmentée, éclatée apportant des réponses à portée limitée catégorielle. La prochaine présidentielle sera un temps privilégié, probablement unique, pour donner une grille globale de lecture de cet avenir collectif.
Face aux menaces de plus en plus redoutables et redoutées, il ne peut plus être seulement question de « rester en vie ». Par conséquent, cette grille de lecture doit aussi, voire d’abord, être une nouvelle grille de sens avec des buts collectifs et des indicateurs individuels.
Parce que tout s’accélère et que cette accélération est perçue comme une menace, ce projet doit contenir de nouveaux espaces de « lenteur » qui seront perçus comme autant d’aménagements de protection.
La vitesse est désormais perçue comme l’expression de la compétition. Cette compétition qui peut tout remettre en question du « jour au lendemain ». La vitesse et la compétition sont d’ailleurs moins compatibles avec les attentes d’une population qui vieillit. L’énergie sur le mode accéléré inquiétera de plus en plus. L’opinion attend de la lenteur sélective et de constance. C'est le premier défi du Chef de l'Etat.
Dans cet univers incertain et fragile, il faut inspirer une nouvelle confiance. Cette nouvelle confiance a deux visages principaux : la responsabilité et la respectabilité.
Pour gagner ces deux étapes de responsabilité et de respectabilité, il faut engager la bataille de la vérité.
La vérité va opérer un retour en force considérable. C’est la fin de la période où l’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres. Les citoyens sont en recherche de repères solides au moment où les repères traditionnels ont perdu leur crédibilité. L’une des formules les plus communément utilisées est désormais celle qu’il « faut remettre d’aplomb ». Cette notion dépasse largement la simple notion d’ordre. Tout se présente comme si l’opinion souhaitait se débarrasser du clinquant ou du choc pour évoluer vers une attention de raison porteuse de vérité.
C'est le défi principal de Nicolas Sarkozy que de se porter en référence de cette nouvelle responsabilité dans la tempête, une situation pour partie liée aux obligations de sa fonction de Président sortant. S'il y parvient en trouvant les mots justes, le jeu peut rester ouvert.