Rick Santorum ou la percée du profil de crise ?
Hier matin, nous avions annoncé la percée probable de Rick Santorum bien au-delà des derniers chiffres des sondages. Au sein même de l'équipe de Mitt Romney, cette idée était installée.
Quatre raisons méritent l'attention :
1) les déceptions des candidats conservateurs laissaient un espace. Santorum l'occupe. C'est une réalité électorale mais pas nécessairement la plus importante,
2) l'Iowa a toujours donné une prime aux conservateurs lors des primaires républicaines et par conséquent, en plus du premier facteur, Santorum pouvait compter sur un terrain favorable de ce fait dans cet Etat,
3) mais le plus important c'est l'analyse du positionnement de Rick Santorum : le "friends and neighbor's effect" : l'amitié de proximité. C'est le "voisin idéal" auquel chacun peut s'identifier. Il a eu son lot de lourdes épreuves : perte de son siège, décès d'un enfant en bas âge. Ses moyens financiers de campagne sont faibles. Les médias classiques l'ignorent. Tous ces facteurs conduisent au quatrième élément ci-dessous,
4) il est "l'anti-establishment" : c'est ce volet à surveiller de plus près. En 2007, l'Iowa avait passé un message fort à l'opinion avec le score d'Obama qui portait alors une nouvelle démarche dont la place de l'idéal dans ses discours face au pragmatisme d'Hillary Clinton.
Si ces deux derniers facteurs se confirment, Rick Santorum peut impacter la donne pour 2012. Le score du New Hampshire donnera une victoire à Romney avec ses réseaux qui quadrillent cet Etat depuis 4 ans. Il faudra attendre d'autres Etats plus "neutres" pour juger de l'effet Santorum. Mais il mérite d'être très attentivement surveillé.