Dominique de Villepin et le "peuple de sales gosses"
Ce sont des circonstances particulièrement intéressantes que celles qui naissent à 100 jours de la présidentielle française 2012. Les Français semblent se comporter en permanence comme un "peuple de sales gosses" qui n'accepte pas les remarques extérieures, qui triche sur la réalité de ses atouts, qui reporte toujours à demain les efforts qu'il fallait faire ... hier. Des gosses gâtés dont il est possible de se demander s'ils savent vraiment ce qu'ils veulent à force de chercher tout et son contraire.
Cette mentalité produit les catastrophes annoncées dont les intéressés se remettent en faisant appel à un "homme providentiel" capable alors de dresser le diagnostic incontournable et de mettre en oeuvre les mesures nécessaires avant d'être chassé par le naturel de sales gosses qui revient vite au galop.
C'est une opinion qui entretient toujours une relation très paradoxale avec le pouvoir comme si la tête du Roi avait tombé sans que le peuple ne le veuille vraiment.
La période actuelle va-t-elle se prêter à cette logique ?
Deux difficultés :
1) ce changement brutal et radical de mentalité se produit lorsque l'ennemi est visible, aux portes. L'exemple caricatural, ce sont les guerres qui suscitent alors un rebond étonnant dans l'histoire de ce pays encore qu'en 1940 le rebond a beaucoup tardé. Est-ce le cas aujourd'hui ? On peut en douter car la notation financière est abstraite. Tout va dépendre de ses habits perçus au quotidien,
2) il faut alors d'un coup parler à l'opinion française avec la volonté de la mettre au pied du mur. C'est une logique du "ça passe ou ça casse" peu susceptible de cohabiter avec des intérêts électoraux. L'opinion alors consciente de ne plus chercher à être séduite accepte de s'en remettre aux faits.
Dominique de Villepin est l'un des profils les plus destinés à adopter cette logique.
Le fera-t-il lundi lors de ses voeux à la presse ? S'il ne le fait pas, disposera-t-il d'une autre fenêtre de tir de rebond ? Ces derniers jours, il peinait à rester dans le débat actif. La semaine prochaine est peut-être le véritable tournant de sa campagne ?