François Baroin et la bataille pour la République
François Hollande a-t-il bien fait de choisir la finance comme l'adversaire de 2012 ?
Oui pour mobiliser la gauche dans la logique classique de la dialectique du combat "contre l'argent qui ruisselle" ...
Oui pour ancrer ses concurrents de droite dans le camp des défenseurs des privilèges donc des puissances d'argent.
Mais surtout, c'est un clivage efficace parce que si l'argent n'a pas de visage, il a une identité aux yeux de l'opinion publique française avec la culture des "200 familles".
La droite manque d'adversaire analogue. La lutte contre le chômage passe beaucoup par l'individuel. La crise est un adversaire impossible parce qu'elle donne le sentiment de toujours gagner. Qu'est ce qui reste donc à la droite pour mobiliser ?
Et si la droite au lieu de mobiliser contre choisissait de mobiliser pour.
C'est peut-être tout simplement la bataille pour la République. C'est une idée révolutionnaire par définition puisque la République en France c'est d'abord un concept né de l'opposition à la monarchie, donc contre les privilèges.
C'est ensuite une idée neuve parce que la République a toujours été considérée comme acquise ces dernières décennies, donc elle est sortie des champs des priorités.
C'est enfin une idée populaire parce que la République c'est le patrimoine partagé des citoyens.
Et si la droite au lieu de choisir un adversaire invisible choisissait un allié avec le visage de Marianne, une identité positive ancrée dans les consciences ?
C'est un thème qui revient souvent dans les interventions de François Baroin sous des expressions différentes. S'agirait-il du thème central de l'offre 2012 ?