Nicolas Sarkozy et l'élection par referendum

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Les campagnes électorales sont maintenant des enjeux de profils et non pas de contenus. Plusieurs facteurs expliquent cette évolution. Tout d’abord, le temps consacré à la politique par les citoyens est de moins en moins important. Par conséquent, la sélection des messages est plus redoutable que jamais. Ensuite, dans cette sélection, la perception émotionnelle prime sur l’analyse rationnelle. Enfin, comme l’avenir paraît imprévisible, les citoyens donnent la priorité à des traits de tempérament plutôt qu’à des promesses sur le lendemain. Il faut noter que ce dernier point est empreint d’un certain bon sens.

Mais surtout, la vraie bataille est celle du positionnement culturel de l’élection : l'élection devient un referendum sur quelques sujets majeurs.

Cette étape consiste à amener l’électorat sur le terrain du choix. Tout l’enjeu réside dans la finalisation de ce choix. L’élection n’est plus une sélection dans une large gamme de propositions elle devient une sorte de référendum sur un sujet initialement indéfini et que l’opinion va progressivement ériger en thème principal de l’élection.

La campagne présidentielle de GW Bush en 2004, puis celle de T. Blair, celle de S. Harper, celle de N. Sarkozy en 2007 sont des modèles de cette nouvelle technique de campagne.

La phase pré-électorale est la période de détermination du sujet du choix. La campagne active devient la démonstration que l’un des candidats est la réponse à ce choix. Le rejet de l’autre candidat est aussi une forme de réponse à ce choix.

Sur ce chemin, l’électorat élimine plus qu’il ne choisit. Les campagnes négatives diabolisant un candidat deviennent un atout de 1ère envergure.

Dans ce contexte, Nicolas Sarkozy garde quatre atouts majeurs aux yeux de l'opinion :
1) il est celui qui a le plus "l'étoffe d'un Président",
2) il répond le mieux aux critères pour "dépenser moins",
3) il est celui qui est perçu comme le "plus apte à défendre les intérêts de la France à l'étranger",
4) il est celui qui est perçu comme le mieux placé pour "lutter contre l'insécurité".

Tout l'enjeu de sa campagne consiste désormais à amener l'opinion sur ces quatre terrains. S'il y parvient, l'élection pourrait connaître de brutaux changements.

  • Publié le 9 février 2012

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