Denis Bonzy et le Club 20 demandent la levée de la chape de plomb sur des affaires locales
L'agglomération grenobloise va-t-elle devenir la caricature des dangers d'un pouvoir politique unique installé dans la durée depuis plus de 15 ans ?
Dans cette géographie, le PS a en effet tous les pouvoirs sans la moindre exception : les principales villes, l'agglomération, le Département et la Région.
L'opposition locale dénonce désormais une chape de plomb sur certains dossiers pour lesquels l'anormalité des situations locales n'est plus tolérable ni toléré.
C'est le cas de plusieurs affaires où Denis Bonzy et le Club 20 demandent des explications urgentes à Marc Baïetto, Michel Destot et André Vallini.
Il est exact que l'anormalité des situations dans les dossiers évoqués ci-dessous n'est pas contestable.
Il est ainsi question des affaires suivantes :
"Le système politique local est au bord du précipice. Il s'est abusivement éloigné de règles de bon sens élémentaire et l'anormalité de certaines situations crée désormais un malaise gravissime.
Prenons les seuls derniers exemples en date :
1) S'agissant de Marc Baïetto et de la Métro, il n'est pas normal que des contribuables qui ont financé 80 millions d'euros HT un équipement public (le Stades Alpes) et qui ont enregistré des créances non recouvrées d'un débiteur liquidé (la SASP GF 38) puis les ont compensées pour honorer les charges d'endettement qui, elles, continuent de courir n'aient même pas droit à connaître le passif global réel définitif de cette SASP GF 38. Echouer n'est pas une culpabilité. Mais imposer une telle chape de plomb sur la vérité des chiffres discrédite toutes celles et tous ceux qui la cautionnent. C'est une situation anormale à ce point d'opacité !
C'est aussi une situation anormale que des conditions de portages d'opérations par l'EPFL RG Etablissement Public Foncier Local de la Région Grenobloise). Il y a quelques semaines, une Commune de l'agglomération grenobloise a organisé un referendum sur l'urbanisation d'un espace.
Le comportement normal devrait être le suivant : la Commune sollicite l'avis de la population. Si la population donne le feu vert, le portage par l'EPFL RG est alors engagé. Si la population donne le feu rouge, la question du portage par l'EPFL RG ne se pose plus. En l'espèce, l'EPFL RG a assuré le portage pour une opération d'urbanisation désormais rejetée par la population avec l'engagement de la municipalité de respecter cet avis démocratique.
Qu'est ce que l'EPFL RG va faire de ce portage pour un terrain qui doit désormais rester ... agricole ?
C'est une situation anormale de plus qui s'ajoute à la liste déjà impressionnante dressée par la Chambre régionale des Comptes dans son rapport d'avril 2011. S'agissait-il de "soulager" une Commune pour reprendre l'expression de la CRC pour St Theoffrey ? La "soulager" de quoi et pourquoi dans un tel calendrier à l'anormalité manifeste ?
2) S'agissant de Michel Destot, comment expliquer que la Mairie de Grenoble ait été l'organisatrice officielle publique de la tentative de recapitalisation du Club et qu'elle ne soit même pas la garante du chiffre précis de la dette de la SASP GF 38 ? Alain Pilaud, adjoint de Michel Destot, affirme en juillet 2011 que la dette serait de 3 M€ alors même que la presse faisait état de 5 M€ de dettes dès décembre 2010 et que la presse a fait état de 10 M€ en juillet 2011. Si celui qui organise le tour de table pour recapitaliser un club ne connait pas le montant à boucher, comment la recapitalisation peut-elle être menée à bien ? Là encore, c'est une situation totalement anormale.
En octobre 2011, quelques semaines après la condamnation de la Banque Populaire des Alpes pour avoir violé ses devoirs légaux de conseils auprès d'un petit épargnant, la Ville de Grenoble choisit cet établissement bancaire comme emblème pour porter les couleurs des bulles de la Bastille. C'est une situation totalement anormale qu'aucune autre Ville de France ne connait. La "normalité" résidait dans la suspension immédiate de tout partenariat publicitaire avec un établissement bancaire frappé par une telle décision de Justice avec effet exécutoire immédiat.
3) S'agissant d'André Vallini, Thierry Guerrier ce matin sur Europe 1 annonce le dépôt d'une plainte et des sommes considérables démandées par une plaignante. Si les faits sont avérés, c'est une situation d'une extrême gravité, là toujours d'une totale anormalité. Comment imaginer que l'exercice d'une fonction publique puisse être le lieu d'un rapport de forces tel qu'une mère, qu'une épouse, qu'une soeur, qu'une fille puisse y laisser une part de sa santé par un bras de fer implacable entre un "puissant" et une "personne fragile" ? Dans toutes les instances y compris au sein d'entreprises privées, ce rapport de casse morale est inacceptable. Mais encore davantage, dans le cadre de l'exercice d'une fonction publique.
Sur tous ces sujets où la normalité a quitté les dossiers en question, le temps des explications sérieuses est venu !
Plus ce temps des explications tardera, plus le système de pouvoir montrera, bien au-delà des seuls intéressés, l'immensité de son poids, l'anormalité de ses attitudes.
C'est une chape de plomb qui n'est plus acceptée par l'opinion publique locale qui veut, à juste titre, de la transparence, du respect.
Il suffit d'écouter autour de soi. Actuellement, dans l'agglomération grenobloise, il n'y pas que la "pollution par les fines particules". Il y a une autre forme de pollution quant à la qualité de la démocratie locale et le climat local gagnerait à des explications rapides, concrètes, dignes d'une démocratie moderne qui respecte les citoyens."
Le Club 20, à l'écart de toute appartenance partisane, regroupe d'abord des membres de la société civile.
La détention par un seul parti politique de tous les pouvoirs a-t-elle fait sauter certaines digues qui d'ordinaire naissent de la compétition entre des formations politiques rivales ?
Des médias locaux ont-ils eu encore dans ce contexte toute la liberté rédactionnelle alors même que la présence des collectivités locales via les encarts publicitaires et les annonces légales notamment de marchés publics pèsent de plus en plus dans les recettes de structures souvent fragilisées par de nouvelles sources d'informations ?
Ce sont là quelques-unes des questions qui méritent des surveillances vigilantes au moment où la multiplication de plaintes en Justice semble probable et perçue comme la seule issue pour obtenir une vérité que les acteurs traditionnels du débat démocratique paraissent bien incapables de fournir.