Dominique de Villepin et les armes de distraction massive
Pendant 3 ans (2007 à 2010), la décrispation a été la mode du moment. Le Président nommait des personnalités PS à des fonctions éminentes. Il suffisait même par moment d'être PS pour devenir ... mécaniquement compétent. Des responsables PS acceptaient de travailler dans la tolérance et dans la sérénité.
Tout d'un coup en 2012, la guerre froide entre les formations politiques renaît.
L'UMP et le PS seraient maintenant deux blocs incompatibles. Presqu'aucun cliché n'est laissé au vestiaire comme si le "parti de la France" qui défend ses valeurs les plus anciennes devait se lever pour faire face au "parti de l'étranger" qui voue le pays à l'abandon, à la fragilité, à l'échec.
Que s'est-il donc passé en 2011 pour que les collaborations multiples deviennent désormais impossibles à ce point ?
Pour la présidentielle 2012, les deux formations politiques (UMP et PS) ont besoin d'une guerre froide efficace qui permette de cliver, de ranger bien docilement dans des camps opposés.
C'est la propagande de la guerre feinte parce que, derrière les formules supposées assassines, où sont les différences majeures sur les dossiers qui font la vie quotidienne : pouvoir d'achat, prix de l'essence ...
Les armes de distraction massive ne manquent pas : "l'Etat UMP", le système qui verrouille ... tout est bon pour remettre à la surface de vieilles accusations.
C'est cette mise en scène de la politique qui compte de moins en moins d'adeptes. Une fois que les leaders ont gonflé les muscles sur l'estrade, chacun a envie de dire : "et alors ?". Que se passera-t-il demain de concret ?
Cette logique fait disparaître les espaces pour les autres candidats. Dominique de Villepin est l'un des exemples des victimes de cette logique qui détruit les espaces des "autres candidats".
Pour le moment, l'opinion semble s'y prêter avec docilité. Longtemps encore ?