François Hollande et la vague culturelle
Le temps de l'analyse des sondages post officialisation de la candidature de Nicolas Sarkozy est ouvert. La donne n'a pas été radicalement modifiée, loin s'en faut. Bien davantage, le meeting de Marseille risque de favoriser François Hollande qui s'installe dans la posture du "sage".
Nicolas Sarkozy est confronté à deux défis majeurs :
1) il doit surprendre : le faire part de naissance de sa campagne doit le conduire sur des territoires neufs dans son pouvoir d'évocation auprès de l'opinion,
2) cette surprise doit être crédible.
Or pour l'instant, la surprise (thème du candidat du peuple contre le système) avait été érodée mais surtout elle peine à gagner en crédibilité a fortiori avec l'épisode JL Borloo et Véolia qui tombe au plus mauvais moment.
Ce qui est le plus inquiétant pour la majorité sortante, c'est le climat installé d'un pays qui veut d'abord panser les plaies, corriger les injustices flagrantes plutôt que retrousser les manches pour sortir de la crise. Nicolas Sarkozy est contraint d'aller sur ce terrain à l'image de l'opération "voiture balai" que joue l'Elysée en cette période de campagne électorale comme si cette dernière ne permettait plus les licenciements collectifs dans les faits.
Ce climat porte une ambiance qui fait la popularité actuelle de François Hollande qui apparaît compréhensif, tolérant, drôle, malin.
Le pays revient (ou est déjà revenu) à un ancrage fréquent selon lequel "le coeur battra toujours à gauche".
Quand cet ancrage s'installe, ce n'est jamais bon signe pour la droite. C'est quasi-toujours une annonce de "happy end" pour la gauche.
Dans l'inconscient collectif, la présidentielle 2012 retourne aux clichés. Le sens et la solidarité sont en train de devenir les maîtres mots pour mai 2012. La droite avance donc en terrain culturel risqué, voire même hostile par rapport aux images qu'elle peut actuellement porter à tort ou à raison. C'est une étape importante qui est née.