Nicolas Sarkozy et la valeur d'usage
Nicolas Sarkozy est actuellement confronté à une reconquête de sa crédibilité parce que l'opinion considère qu'il a décroché dans deux domaines désormais majeurs à ses yeux :
- l'exemple par sa vie personnelle,
- l'exemple par l'usage.
Loin des discours officiels, l'opinion se pose une question clef : « par sa vie, cet individu peut-il comprendre la mienne, mes questions, mes doutes, mes aspirations ? » : c’est ce rapport impliquant qui est attendu.
Dans un monde complexe et contradictoire, cette observation est un vrai facteur d’explication d’un être que les citoyens cherchent à d’autant plus comprendre que les idéologies sont vides de sens.
C’est la définition d’un tempérament qui est le gardien des décisions ultérieures. La mode des programmes détaillés est passée. Elle correspondait à une époque où il était admis que le futur soit prévisible voire même planifiable. Cette époque est terminée. Il ne s’agit pas de promettre des mesures concrètes mais de communiquer une éthique globale qui est la grille de lecture des décisions à venir.
Ensuite, seconde tendance majeure, la reconnaissance d’une valeur d’usage. Un responsable public comme un produit doit remplir la fonction pour laquelle il existe. Seuls pourront espérer durer ceux qui respectent cette valeur d’usage, cette efficacité, cette utilité pratique. Si cette valeur n’existe pas, on zappe en passant à une autre offre qui à son tour sera soumise à la même exigence. Cette tendance est commune à la consommation et à la citoyenneté.
Ces quatre tendances construisent les arbitrages des nouveaux mots. Ceux qui les ignorent auront du mal à rencontrer l’attention de leurs concitoyens. La valeur d'usage est déstabilisée par les repères majeurs du mandat écoulé.
Sous ces deux angles, les difficultés actuelles de Nicolas Sarkozy sont riches d'enseignements pour bon nombre d'autres candidats à venir.