Nicolas Sarkozy et la logique de la "tête du Roi"
L’opinion publique Française est en mal de vengeance pour s’émanciper de fractures qu’elle ne supporte plus.
La première fracture est d’abord entre les Français et l’avenir. L’avenir était traditionnellement porteur d’améliorations. Il est désormais le symbole d’un monde déboussolé sans sortie de tunnel déjà perceptible. L’avenir est perçu comme un demain où il ne serait plus question de bien vivre mais seulement de survivre.
Ce sentiment, pour partie irrationnel, a fait naître une seconde fracture entre les élites et les citoyens. Les élites ont dégagé l’image de ne pas être soumises aux mêmes contraintes que celles du grand nombre. Elles bénéficient de protections particulières qui leur épargnent les pires embûches. Au moment même où la crise ne les frappe donc pas «comme tout le monde», les élites sont manifestement incapables de régler les principaux dossiers de nature à permettre au plus grand nombre de mieux vivre.
Ces deux facteurs ont créé un nouveau «besoin de vengeance».
Là est la vraie fracture majeure actuelle. Depuis «l’idéal révolutionnaire», l’inconscient collectif français est structuré autour de l’image du peuple qui peut faire «tomber la tête du Roi».
C’est à ce jour la réalité du «climat citoyen» en France.
Nicolas Sarkozy doit détourner l'objet de la vengeance populaire. Est-ce possible encore à moins de 50 jours du vote ? C'est peut-être dans ce domaine que le coût d'une entrée tardive en campagne peut être le plus élevé ?