François Hollande et la médiatisation du conjoint
A la demande de VSD, Harris Interactive a réalisé un sondage interrogeant les Français sur l'importance qu'ils accordent à l'engagement, auprès des candidats à l'élection présidentielle, de leur conjoint(e), et l'impact que cette présence tout au long de la campagne pourrait avoir sur leur vote. Cette étude s'inscrit dans un contexte de médiatisation - de leur plein gré ou à leur insu - de Carla Bruni-Sarkozy et de Valérie Trierweiler.
Que retenir de cette enquête ?
Les Français inscrits sur les listes électorales déclarent majoritairement ne pas accorder d'importance à l'engagement et à la présence, au coté des candidats, de leur conjoint ou conjointe tout au long de la campagne. Les Français semblent ainsi considérer les candidats à l'élection en dehors du couple qu'ils forment avec leur conjoint(e), en indiquant pour 81% d'entre eux ne pas accorder d'importance à la présence de ce dernier auprès du candidat tout au long de la campagne. 19% y accordent en revanche de l'importance, mais seulement 3% estiment que l'engagement et la présence des conjoint(e)s au côté des candidats pourrait influencer leur vote le jour de l'élection présidentielle.
Le constat est relativement similaire quand il s'agit plus précisément de l'engagement de Carla Bruni-Sarkozy au côté de Nicolas Sarkozy ou de Valérie Trierweiler au côté de François Hollande. Ainsi, 83% des Français affirment ne pas accorder d'importance à la présence de Carla Bruni-Sarkozy au côté de son mari dans le cadre de cette campagne, proportion qui atteint 88% quand il s'agit de Valérie Trierweiler, au côté de François Hollande. L'engagement de Carla Bruni-Sarkozy auprès de son mari revêt néanmoins un caractère important pour 13% des Français , 3% considérant même que cela pourrait influencer leur vote. L'impact de la présence de Valérie Trierweiler auprès de François Hollande est légèrement moindre, puisque seuls 10% déclarent y accorder de l'importance et 1% seulement estiment que cela pourrait influencer leur vote le jour de l'élection. La plus faible notoriété de Valérie Trierweiler pouvant peut-être ici expliquer l'intérêt moindre que suscite son engagement dans la campagne de François Hollande.
Si médiatiquement l'engagement près de Nicolas Sarkozy et de François Hollande de leurs conjointes est assez régulièrement mis en avant, les Français apparaissent donc de leur côté relativement indifférents à une telle présence, seule une très petite minorité d'entre eux affirmant que cela pourrait influencer leur vote (3% ou moins).
Notons qu'en France, la constitution n'indique aucun statut particulier pour l'épouse ou l'époux du chef de l'Etat, contrairement aux Etats-Unis, où le statut de la Première Dame existe bel et bien, cette dernière étant en charge notamment des cérémonies se déroulant à la Maison Blanche. Dans le détail, soulignons que les personnes âgées de 65 ans et plus apparaissent comme les plus sensibles à l'engagement, au côté des candidats, de leur conjoint ou conjointe, 29% affirmant y accorder globalement de l'importance, contre 19% en moyenne (25% quand il s'agit de l'engagement de Carla Bruni-Sarkozy et 16% de Valérie Trierweiler). Globalement, cette présence au côté des candidats retient aussi l'intérêt des sympathisants de Droite, dont 33% y accordent de l'importance -et même 36% parmi les sympathisants de l'UMP- et dont respectivement 5% et 6% indiquent même que cela pourrait influencer leur vote.
Notons que lorsqu'il s'agit plus précisément de l'engagement de Carla Bruni-Sarkozy auprès de son mari, ils sont respectivement 31% et 34% à considérer cette présence comme importante. De leur côté, les sympathisants de Gauche, globalement peu sensibles à l'engagement des conjoint(e)s au côté des candidats (16% contre 19% en moyenne), accordent néanmoins davantage d'intérêt à la présence de Valérie Trierweiler au côté de François Hollande tout au long de cette campagne que la moyenne (13% -17% des sympathisants PS- contre 11%), même si aucun d'entre eux n'indique que cela pourrait influencer son vote le jour de l'élection.