Nicolas Sarkozy passe en tête au deuxième tour

  • Nicolas Sarkozy

La France vit-elle en "vase fermé" ?

Faut-il attendre le prochain sondage annonçant que Nicolas Sarkozy passe en tête au second tour pour que la présidentielle retrouve des couleurs ?

Et pourtant que montre l’expérience politique la plus récente de démocraties comparables dont les primaires républicaines des dernières semaines ?

Pas un scrutin n’a conforté les sondages des dernières semaines et même des derniers jours.

Bachmann devait être le «troisième homme» donnée même parfois en tête de tous les premiers scrutins ? Elle fut une candidate du seul petit tour de piste avec un score marginal.

Santorum serait un candidat de témoignage voué à ne jamais dépasser 5 %. Il a joué le duel avec Romney jusqu’au dernier moment alignant des victoires toutes non prévues.

Pourquoi cette réalité ?

Parce que l’opinion a profondément changé dans son rapport avec les sondages.

1) L’opinion n’est plus durablement engagée. Donc le sondage est une photographie d’un instant très éphémère, plus éphémère que jamais.

2) L’opinion joue avec les sondages qui deviennent un acteur du choix et non plus un spectateur du choix. Un sondage donnait Romney très en tête. Immédiatement les conservateurs radicaux se mobilisaient pour jouer un rempart contre « le modéré » et ils inversaient des tendances.

3) La fragilité des échantillons ponctuels s’amplifie dans ce cadre culturel du «vote kleenex» jeté avec le questionnaire en question pour une part élevée des sondés. Il faudra évoluer vers des échantillons permanents qui garantissent davantage de sérieux, de constance, donc de fiabilité pour déterminer des tendances surtout quand il y a vulgarisation de «votes honteux» et de «votes à la mode» bénéficiant de dynamiques auto-entretenues donc surfaites lors de telles déclarations sans lendemain.

4) Près de 25 % des participants se décident dans les derniers jours voire même dans les dernières heures. Certes, ils peuvent se répartir sur des bases équilibrées par rapport aux votants déjà figés. Mais ils peuvent aussi évoluer sur d’autres bases et donc bousculer totalement les anciens rapports de forces.

Pour toutes ces raisons, les actuelles projections méritent beaucoup plus de réserves que bon nombre des commentaires amplement diffusés.

  • Publié le 16 avril 2012

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