Nicolas Sarkozy et le second tour serré
Dans le cadre de son partenariat avec Viadeo à l'occasion de l'élection présidentielle, Harris Interactive a réalisé dimanche soir, dès les résultats du premier tour connus, une enquête auprès des inscrits afin de connaitre leur intention de vote au second tour et analyser les reports de voix des électeurs des candidats non qualifiés.
Que retenir de cette enquête ?
Au soir du premier tour, François Hollande est crédité dans cette intention de vote de 54% des suffrages contre 46% pour Nicolas Sarkozy, soit des chiffres stables par rapport à la dernière intention de vote Harris Interactive / LCP et VSD sortie vendredi 20 avril. Seules les personnes âgées de 65 ans et plus ainsi que les membres des foyers les plus aisés (plus de 5000 €/mois), et dans une moindre mesure les propriétaires, prêtent davantage leur voix à Nicolas Sarkozy (respectivement 65%, 61% et 52%).
Alors que Jean-Luc Mélenchon a appelé à battre Nicolas Sarkozy le 6 mai prochain, plus de 8 électeurs de premier tour de Jean-Luc Mélenchon sur 10 (83%) déclarent au soir du premier tour avoir l'intention de voter pour François Hollande.
Les électeurs de premier tour de François Bayrou sont plus partagés : 38% indiquent avoir l'intention de voter pour François Hollande, 32% pour Nicolas Sarkozy quand 30% envisagent aujourd'hui de s'abstenir ou de voter blanc ou nul.
Quant aux électeurs de Marine Le Pen, ils sont nombreux à ne pas envisager de s'exprimer dans le cadre du second tour opposant François Hollande et Nicolas Sarkozy (39%). Ceux qui s'expriment le font davantage en faveur de Nicolas Sarkozy (44%) qu'en faveur de François Hollande (17%).
( Pour rappel : méthodologie : enquête réalisée en ligne le 22 avril 2012, de 20h05 à 22h. Echantillon de 1 088 individus représentatifs des personnes inscrites sur les listes électorales, issu d'un échantillon représentatif de la population française âgées de 18 ans et plus, à partir de l'access panel Harris Interactive. Méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, statut d'activité et région de l'interviewé(e), et redressement sur le vote au premier tour de l'élection présidentielle de 2012.)
En ce qui concerne les électeurs de Marine le Pen, trois remarques complémentaires s'imposent :
1) cette enquête n'est pas impactée par le rappel à venir de propositions de François Hollande qui sont des épouvantails pour l'électorat de Marine le Pen,
2) le résultat du 22 avril montre, si besoin était, la justesse de l'analyse selon laquelle la "droite présidentielle" ne pouvait se permettre le luxe de deux candidatures en "primaire" au premier tour,
3) ce qui est à regretter c'est que le "viaduc" du week-end du 1er mai ne fasse naître une parenthèse anéantissant bon nombre des débats entre les deux ultimes forces en présence et que le choix ne soit à intervenir que dans un espace d'informations encore très limité pour des raisons techniques différentes du premier tour mais tout aussi préoccupantes.