Nicolas Sarkozy et le choc "les yeux dans les yeux"

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La présidentielle du 6 mai réserve encore beaucoup de surprises. Le 1er tour a déjà été riche en surprises d'ampleur : François Hollande et Nicolas Sarkozy à quasi-égalité, la poussée de Marine le Pen, le tassement de JL Mélenchon qui s'est avéré finalement n'être que le nouvel emballage de la gauche de la gauche sans apport global quantitatif significatif ...

Le second tour apportera très probablement ses nouvelles "surprises". Sur ce chemin, il y a l'étape majeure du débat du 2 mai.

Cette étape appelle trois remarques :

1) Dans de très nombreuses autres démocraties comparables à la France, la position très défensive de François Hollande l'aurait disqualifié. Le débat contradictoire est le seul moment où une vision comparée immédiate est possible. C'est le retour à la logique de la belle compétition sportive : tous les candidats dans le même contexte au même moment. Tous les autres pays connaissent des débats de ce type en plusieurs nombres avec des critères thématiques. Aux Etats-Unis, pour désigner le Sénateur de Boston en novembre 2012, le premier débat contradictoire au sein de la primaire démocrate s'est déroulé le ... 4 octobre 2011. Au moins trois débats interviendront ensuite entre les deux ultimes candidats républicains et démocrates.

Il en est de même pour la présidentielle US, le premier débat entre Obama et Romney est déjà fixé pour fin septembre 2012.

L'opinion publique Française ne peut pas tolérer d'être privée d'une telle clarification reposant obligatoirement sur plusieurs débats.


2) Elle le peut d'autant moins que la ligne de "promesse" officielle de François Hollande est l'annonce du ... changement. Le changement aurait vocation à s'appliquer à tout sauf à des règles manifestement obsolètes d'organisation de la compétition entre les candidats. C'est d'une incohérence absolue.


3) Bien davantage, au sein même de l'équipe rapprochée de François Hollande, il y a presque la formulation officielle que leur candidat ne pouvait pas accepter plusieurs débats parce qu'il "est moins bon". Un pays peut-il accepter de cautionner cette règle du "moins bon" dans la discipline qui va conditionner le bon exercice de la présidence ? Car ensuite une grande partie de l'exercice de cette fonction va résider dans des débats notamment avec les autres Chefs d'Etats étrangers. Comment accepter d'être représenté dans des instances décisives par un individu dont il serait admis, y compris par ses proches supposés bien le connaître, qu'il est peu performant losqu'il s'agit "les yeux dans les yeux" de lutter, de combattre, de convaincre ?

La campagne 2012 de la présidentielle française restera très décalée sur de nombreux points à l'exemple de la caricature de l'égalité des temps de paroles.

Une élection, à travers le choix d'un tempérament, c'est d'abord le rendez-vous des citoyens avec eux-mêmes.

Le 2 mai, avec une audience probablement record du seul débat contradictoire entre des candidats susceptibles de gagner, c'est aussi le fait de savoir si les citoyens cautionnent d'être ainsi privés d'un outil décisif pour fonder leur choix.

  • Publié le 29 avril 2012

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