Nicolas Sarkozy et le débat pour les électeurs orphelins
Le débat du 2 mai va d'abord consister à s'adresser aux "électeurs orphelins" : ceux dont les candidats ne sont plus dans la compétition.
Les camps d'origine des deux candidats sont mobilisés. Il faut donc s'adresser au-delà.
Pour ces "électeurs orphelins", le vainqueur du débat télévisé sera celui qui incarnera la capacité à résoudre leurs problèmes ou du moins à ne pas les amplifier.
Progressivement, l'opinion publique française s’est libérée d'ancrages idéologiques dogmatiques pour devenir une véritable consommatrice de réponses pratiques à des questions pratiques.
Il importe d'intégrer cette nouvelle psychologie collective qui est celle d'une opinion qui n'aime pas les problèmes, qui souhaite éviter les risques de toutes sortes et qui attend que certaines règles soient respectées.
Ces mêmes citoyens ont des préoccupations personnelles de plus en plus immédiates : payer les impôts, vivre en sécurité, gagner en visibilité quant à un avenir perçu comme de plus en plus difficile.
Dans ce contexte très précis, le talent, lors d'un débat télévisé de ce type, vise à bâtir de façon cohérente une image de marque permettant aux téléspectateurs d'identifier le registre d'efficacité dans lequel le candidat peut être utile.
Ce cadre correspond au tempérament et au programme de Nicolas Sarkozy. François Hollande est d'une approche très abstraite, très générale. Son programme comporte des bombes à retardement pour deux "électorats orphelins" essentiels :
- le vote des immigrés mobilise le FN car c'est un "chiffon rouge" pour cet électorat,
- les dépenses importantes contrarient l'électorat Modem très sensibilisé (peut-être le plus ?) par la question de la dette publique.
Avec ces deux mesures, Nicolas Sarkozy a des atouts majeurs pour changer des lignes qui évoluent déjà ces derniers jours avec une marge d'écart qui diminue significativement pour le candidat PS.