Nicolas Sarkozy et le pays conservateur
La défaite de Nicolas Sarkozy peut probablement témoigner de trois réalités fondamentales dans la vie politique française :
1) L'opinion fonctionne par à coups de réactions émotionnelles. En 2007, l'énergie de Nicolas Sarkozy changeait de "l'immobilisme perçu ou ressenti" de Jacques Chirac. En 2012, la mollesse de François Hollande est apparue une qualité face à la "rudesse ressentie" de Nicolas Sarkozy. Ce sont des grands coups de balanciers passant presque d'une extrémité à l'autre.
2) Le déchaînement contre le Président sortant a atteint des records. La campagne a été irrationnelle. Le style du Président avait parfois posé question mais une partie de la presse s'est livrée à des comparaisons ou à des évocations objectivement outrancières. Il n'est pas sûr que des traces durables n'en résultent pas parce qu'une partie de l'opinion est très impactée par ces "mises en accusations" qui ont choqué.
3) Il manquait 3 mois de campagne électorale à Nicolas Sarkozy pour changer la donne. Une remontée considérable a été opérée sur quelques petites semaines. Le PS était à bout de souffle, à court d'arguments. 2 à 3 mois de plus de campagne électorale et une réelle pédagogie sur la crise pouvait voir le jour. Faute de ce calendrier, les réflexes conservateurs de ce pays ont fonctionné à plein.