François Bayrou symbole de la jacquerie de mai 2007
Epinglée sur sa déclaration patrimoniale, S. Royal va connaître une érosion au moins passagère. Sa prestation sur France 3 a été d'une efficacité modérée se retranchant derrière un expert comptable et non pas une expertise immobilière ; ce qui ne dupe personne. L'Etat UMP trouve une nouvelle illustration avec la nomination d'une proche du Président à la Présidence de l'ONF. Bref, tout est réuni pour accentuer le rejet des élites incapables de vivre le "quotidien des autres". La jacquerie se prépare minutieusement...
La morosité ambiante bat des records. Les chiffres officiels du chômage vont être contestés de l'intérieur. Airbus donne le sentiment d'un immense cafouillage. La présidentielle patine. Tout est réuni pour une fronde redoutable.
La gauche est en trop grand décalage sur le thème de l'immigration et de la sécurité pour canaliser ce mécontentement. Les déceptions vont aller vers les candidats des "autres partis". Deux candidats se détachent : Bayrou et Le Pen.
Bayrou incarne la rebellion responsable en prônant un nouveau régime sur lequel personne ne nourrit d'illusion mais le sentiment qu'après tout est-il encore possible qu'il soit pire que l'actuel ...?
Quant à Le Pen c'est la rebellion violente de ceux qui ne croient plus en rien et exécutent les actuelles pratiques d'un bras d'honneur électoral.
Dans les enquêtes, l'inconscient culturel formaté par l'histoire prend son poids. Le peuple a envie de faire "tomber des têtes". Sarkozy et Royal ont du mal à se démarquer de cette élite que le peuple entend sanctionner. S'ils ne trouvent pas des annonces fortes rapides, le tassement de leurs cotes va ouvrir les inceritudes du second tour.
C'est une élection du désalignement qui se prépare ; d'où la difficulté pour les deux leaders classiques de trouver le bon rythme.