François Hollande face au front du refus de 74 % de Français

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Sondage très important de l'IFOP pour "acteurs publics" : la phobie de l'impôt frappe l'opinion publique française.

En effet, l'IFOP note :

"Dans un contexte où l’inquiétude des Français à l’égard de la dette et des déficit est confirmée par toutes les enquêtes d’opinion, la nécessité d’une réduction des dépenses publiques est largement perçue par les Français : près des ¾ d’entre eux (74%) optent pour cette solution lorsque seulement 3% considèrent une augmentation des impôts comme la voie prioritaire.

Implicitement, cette désaffection apparente pour une hausse des impôts trouve sans nul doute son origine dans une crainte largement partagée de voir ses propres impôts augmenter.

L’approche double, consistant à combiner baisse des dépenses publiques et hausse des recettes fiscales se prévaut quant à elle d’un soutien minoritaire mais non négligeable (23%).

La préférence pour cette option conjointe (réduction des dépenses et hausses des impôts) trouve un écho particulier, sans pour autant être massif, auprès des sympathisants socialistes (45%) et des retraités (31%).

Auprès de cette dernière catégorie, l’hypothèse d’une stricte réduction des dépenses suscite par ricochet une adhésion moindre, sans doute par crainte de voir réduit le montant des pensions de retraite.

Néanmoins, et ceci vient nuancer la prédilection apparente des Français pour une réduction des dépenses publiques, aucune majorité ne se détache lorsqu’il s’agit de désigner une prestation sociale dont le montant pourrait être réduit.

Ceci laisse à voir la faible disposition des Français à accepter, au-delà des positions de principe, une baisse concrète d’un quelconque mécanisme de redistribution. Notons d’ailleurs que cela inclut également les prestations critiquées par certains en raison des abus dont elles feraient l’objet (minimas sociaux, assurance chômage).

Dans le détail, la part des Français favorables à une baisse des minimas sociaux, des allocations familiales, des allocations logement et de l’assurance chômage oscille entre 47% et 43%.

En ce qui concerne l’assurance maladie et les pensions de retraite et d’invalidités, la résistance est même massive puisque respectivement 83% et 90% des Français expriment leur attachement à ces prestations et leur refus de les voir réduites."

Ces chiffres montrent, si besoin était, les conséquences de l'absence de pédagogie devant la crise qui a gravement impacté la campagne présidentielle 2012.

François Hollande a surfé sur deux vagues :
- faire croire que les hausses d'impôts seraient ... pour les autres (limitées aux "riches"),
- tandis que les prestations de solidarité seraient maintenues voire même augmentées.

Sur ces deux tableaux, l'impossible ne pourra être tenu. C'est maintenant le temps du retour aux réalités et l'opinion n'est pas préparée.

  • Publié le 26 juin 2012

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