Ségolène Royal victime du vote utile
La leader socialiste connaît désormais une double limite. Elle n'a plus de marge de sécurité pour assurer sa présence au second tour. Elle n'a plus de réserve pour gagner au second contre Nicolas Sarkozy. Ce dernier point risque d'accélérer l'évasion d'électeurs surtout désireux de faire barrage à la politique du leader UMP. La notion de "vote utile" est très ancrée dans les réflexes électoraux Français.
S. Royal a gagné la primaire socialiste sur la vague créée par le constat qu'elle était la seule à pouvoir vaincre N. Sarkozy au second tour. Après avoir bénéficié du vote utile, sera-t-elle victime de ce réflexe ?
N. Sarkozy est une personnalité tellement forte et clivante qu'il est devenu un enjeu de campagne à lui tout seul.
Depuis le 15 janvier 2007, aucun sondage n'a placé S. Royal en position de gagner le second tour alors même que F. Bayrou semble disposer d'une victoire facile. L'électorat PS est désormais traversé par un courant tenaillé entre le vote socialiste par fidèlité et le vote Bayrou par opposition à N. Sarkozy.
Si la leader socialiste n'arrive pas, dans les plus brefs délais, à trouver une embellie de victoire au second tour, elle va s'exposer à une forte évasion d'électeurs qui vont faire l'impasse sur le 1er tour pour penser au second et au moyen de battre le leader UMP.
La candidate socialiste est confrontée à un vrai enjeu de crédibilité de victoire.
Le vote utile domine toujours les derniers jours de campagne.
Il pourrait provoquer un effet dévastateur dans l'électorat de la candidate socialiste cumulant d'ailleurs bien involontairement le départ de socialistes modérés et celui plus rancunier de certains électeurs toujours pas remis des primaires internes.