François Hollande met la gauche en danger
L'évènement de la rentrée est simple. Selon certains, pendant la campagne présidentielle, Hollande "exposerait en plein vol". La réalité est encore plus radicale : il a explosé avant même d'avoir décollé. Nous assistons à l'explosion de la parole de gauche dans trois domaines.
1) Le lien entre le national et le local : quand il est question des "Ministres" sur le plan local, ce sont des "super-génies". Sud Ouest vante les mérites de Vidalies, Ouest France d'Ayrault, le Dauphiné de Fioraso ... Comment 30 "super-génies" locaux deviennent nationalement 30 "nuls" ? Comment 30 super-pros localement deviennent nationalement 30 "amateurs" ? Que se passe-t-il sur le chemin de la province à Paris ? Première explosion : et s'ils n'étaient pas aussi bons localement que ce qui était dit.
C'est la première étape vécue par l'opinion actuellement. Et si les contre-pouvoirs locaux dont la presse investiguaient comme sur le plan national les "génies locaux" garderaient-ils leurs titres ?
2) Le lien entre les mots et les réalités : en quelques semaines la parole de gauche sonne faux. Comment être d'accord en même temps avec la CGT et avec le Medef ?
Pour l'opinion, il y a un bug quelque part. C'est que les mots ont perdu leur sens. Quand l'opinion commence à décrypter, c'est que la confiance est cassée.
L'opinion cherche derrière les mots. Cette étape est franchie.
3) Le rapport à la mode : Hollande et le PS sont en train de passer de mode : c'est un rapport compliqué. L'expression la plus répandue est "il est revenu comme avant" (sous-entendu comme avant la ... présidentielle). Non. Hollande est comme il a toujours été mais l'opinion ne le voit plus avec le même regard. Elle a le sentiment d'avoir été trompée. C'est la troisième explosion. Comme l'opinion effectue rarement, pour ne pas dire jamais, son mea culpa, elle va encore davantage forcer le trait sur Hollande pour s'exonérer de l'examen de ses propres fautes.
L'ultime chance de Hollande : la faiblesse de l'opposition. L'UMP s'engage dans des luttes fratricides. Les programmes sont quasi-inexistants. Les 10 propositions présentées hier par Fillon pour la démocratie interne étaient particulièrement "légères". Les propositions de Copé se font attendre. La chance de Hollande c'est que l'opposition inverse des étapes et sacrifie le capital de transfert d'espoir qu'elle pourrait incarner. C'est l'interrogation des prochaines semaines.