François Hollande en porte à faux au sein même de son noyau dur électoral
Très instructif sondage de l'IFOP pour Sud Ouest au sujet des efforts que les Français sont prêts à accepter dans le cadre de la lutte contre les déficits publics.
Il en ressort notamment :
"64 % des personnes interrogées se déclarent prêtes à faire des efforts pour redresser les comptes du pays.
Ce chiffre assez élevé traduit une certaine forme de lucidité des Français face à la crise et démontre qu’une large majorité est disposée (de manière plus ou moins résignée) à accepter une augmentation des prélèvements obligatoires et/ou une réduction des prestations offertes par les services publics.
Mais cet état d’esprit n’est pas partagé dans les mêmes proportions dans l’ensemble de la société.
Si les cadres supérieurs et professions libérales d’une part et les professions intermédiaires d’autre part sont très majoritairement disposés à faire des efforts (respectivement 77 % et 71 %), les milieux populaires sont moins allants : 63 % parmi les employés et seulement 48 % auprès des ouvriers.
Dans ces catégories disposant de moindres ressources financières et au pouvoir d’achat très contraint, le sentiment de « payer la crise » et d’avoir déjà été mis à contribution via la hausse des prix des carburants par exemple ou la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires est très prégnant.
On constate par ailleurs que cette disposition à faire des efforts pour redresser les comptes du pays s’est érodée au cours de l’été puisqu’elle s’établissait à 67 % au début du mois de juillet1, soit une baisse de 3 points.
Signe inquiétant pour la majorité présidentielle, c’est à gauche que ce recul est le plus prononcé. Il atteint ainsi 18 points parmi les sympathisants du Front de Gauche (de 72 % à 54 % aujourd’hui) et 8 points parmi ceux du PS (84 % à 76 %), comme si une fraction de l’électorat de gauche, et notamment le plus radical, estimait que ce n’est pas à lui qu’il faut demander en priorité des efforts, étant en cela en phase avec la ligne de la gauche de la gauche, refusant toute politique « austéritaire ».
A l’inverse, dans l’électorat UMP, très sensible à la question de la dette et du déficit public, la disposition à faire des efforts est restée stable : 65 % aujourd’hui contre 66 % il y a deux mois.
Notons pour finir, qu’à l’instar de ce que l’on constate dans une partie de l’électorat de gauche, la propension aux efforts pour redresser les comptes du pays recule assez sensiblement parmi les salariés du secteur public (de 67 % à 60 %, soit un recul de 7 points contre une stabilité dans le privé à 65 %), l’évolution des salaires et des effectifs dans la fonction publique constituant deux des paramètres sur lesquels le gouvernement pourrait agir…".
François Hollande est donc en porte à faux au sein du noyau dur de son soutien électoral.