La pollution de l'air ou l'échec le plus grave de la gestion PS des villes de France ?
Prendre un café sur une placette, courir en ville … : ces moments de paix sont-ils des instants où les particules fines attaquent notre santé ?
La question est de plus en plus sérieusement posée.
Hier, l’Institut National de Veille Sanitaire (InVS) exposait que, sur la base d’un seul échantillon de 9 villes de France, la réduction de la pollution de l’air dans neuf villes de France permettrait d’économiser près de 5 milliards d’euros par an et d’allonger l’espérance de vie en évitant près de 3.000 décès annuels.
Les villes étudiées présentent des niveaux de particules et d’ozone supérieurs aux valeurs guides recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a précisé l’InVS.
Ces communes ont participé au projet européen Aphekom d’évaluation de l’impact sanitaire et économique de la pollution atmosphérique urbaine dans 25 villes européennes, dont les conclusions avaient été rendues publiques en mars 2011.
L’InVS, tout en confirmant l’effet sur l’espérance de vie évoqué à l’époque, est revenu sur le sujet en détaillant l’impact en termes d’hospitalisations et de coût économique de cette pollution de l’air en ville.
Ces résultats confirment que les effets de la pollution atmosphérique sur la santé sont observés au jour le jour, pour des niveaux moyens de particules fines, en l’absence même de pics de pollution, selon l’InVS.
Ainsi l’espérance de vie des personnes âgées de 30 ans et plus pourrait augmenter de 3,6 à 7,5 mois selon la ville, ce qui équivaudrait à différer près de 3.000 décès par an, si les concentrations moyennes annuelles de particules fines (PM2,5) respectaient la valeur guide de l’OMS (10 µg/m3).
Le bénéfice économique associé est estimé à près de 5 milliards d’euros par an.
L’étude montre également que “près de 360 hospitalisations cardiaques et plus de 630 hospitalisations respiratoires par an dans les neuf villes pourraient être évitées si les concentrations moyennes annuelles de particules inhalables (PM10 et particules plus petites) respectaient les recommandations de l’OMS (20 µg/m3)”. Le bénéfice économique annuel dans ce cas est estimé à près de 4 millions d’euros.
Enfin, une soixantaine de décès et tout autant d’hospitalisations respiratoires par an dans les neuf villes pourraient être évités si le maximum journalier d’ozone ne dépassait pas la valeur OMS (100 µg/m3). Sur ce plan, près de 6 millions d’euros pourraient être économisés chaque année.
L’étude englobait la période 2004-2006. Durant cette période, le niveau moyen de particules fines (PM2,5) variait de 14 à 20 µg/m3 selon la ville et le maximum pour l’ozone avait été dépassé de 81 à 307 fois.
L’Europe travaille à la révision de la directive européenne sur la qualité de l’air prévue en 2013.
Le projet Aphekom a montré que la pollution de l’air dans les grandes villes européennes, liée en particulier au trafic routier, a un impact direct sur l’espérance de vie.