François Fillon et les quatre dangers
Mai 2007, un nouvel exécutif s’installait marqué par trois qualités majeures :
- la jeunesse : l’un des plus jeunes Présidents de l’Histoire de la République Française s’installait à l’Elysée,
- la gagne : le score obtenu ne laissait aucun doute sur le contrat de confiance,
- la tolérance : l’ouverture et l’entrée de personnalités d’opposition annonçaient des frontières politiques nouvelles.
Près d’un an plus tard, un sondage Ifop publié par le Journal du Dimanche du 20 avril 2008 comportait un chiffre sans appel : 79 % des Français considèraient que cette première année du mandat présidentiel n’avait pas apporté d’amélioration à la situation de la France mais aussi à celle des Français...
La réconciliation entre cet exécutif et l'opinion ne devait plus jamais intervenir jusqu'à la défaite de mai 2012.
Ce constat porte en lui les quatre dangers qui guettent François Fillon dans son actuelle campagne :
- de la confiance à la suspicion : les éléments affectifs de confiance se sont peu à peu transformés en éléments quotidiens de distances. En 2007, face à une nouvelle initiative de l'exécutif, les Français se disaient «il va me séduire». En 2012, ils se disaient « il va me punir ». Le mot punir peut sembler fort mais il recouvrait un sentiment de droits menacés, d’avenir de peurs, d’un quotidien de précarité.
- De la joie à la rancoeur : en 2007, le nouveau couple de l’exécutif était supposé améliorer le quotidien : gagner plus, moins de contraintes, l’énergie positive … En 2012, le seul changement positif semblait avoir concerné une «nouvelle élite» à l’abri des tracasseries du quotidien, trop seule à l’abri du quotidien.
- De la cohérence à l’éclatement : le circuit court de démocratie entre le candidat et l’opinion, qui était un point fort d’une relation nouvelle, a semblé être devenu trop court dénotant un manque de préparation, de réflexion.
- De l’union à la jalousie : en 2007, le ticket présidentiel semblait uni, complémentaire. Puis il est apparu distancié voire même parfois en querelles : une sorte de jalousie entre les deux.
Ces quatre rappels des faits récents constituent le principal danger pour François Fillon. Ce sont toujours des dérapages possibles. Tout le défi de Jean François Copé va consister à les faire remonter à la surface mais de façon subtile. L'enjeu est dans la subtilité et le jeu peut alors s'ouvrir.