François Hollande et l'erreur de la lutte des classes
Les différences dans les façons de vivre n’ont probablement jamais été aussi grandes. La mobilité sociale est très restreinte. Les inégalités de revenus demeurent très profondes. Les distances sociales entre les groupes se sont creusées.
De façon paradoxale dans ce contexte général, les consciences de groupes ont diminué. De nombreux facteurs peuvent expliquer cette situation dont la perte d’influence des syndicats mais aussi la diffusion progressive d’une « culture de masse » qui casse les phénomènes d’appartenance.
Comment analyser ce phénomène ?
Tout d’abord, il importe d’observer que le nombre des métiers qualifiés a beaucoup augmenté.
Cette augmentation a été couplée avec une chance perçue de promotion permanente tirée par le développement économique dés l’instant que ce dernier existe.
Cette mobilité ascensionnelle a été perçue comme probable sur deux ou trois générations. La décentralisation de l’enseignement a considérablement amplifié ce sentiment collectif.
Mais surtout, la société a implosé. Les groupes se sont multipliés. Chaque groupe a ressenti un besoin croissant de se différencier. Cette atomisation est devenue un obstacle important à l’emergence d’une conscience de classe.
L’évènement principal réside dans le sentiment que nous sommes passés d’une société d’affrontements à une société conviviale dont les enjeux dépasseraient largement les oppositions de classes.
Le groupe a disparu au profit de l’individu. La lutte des classes reposait sur le chemin contraire c'est-à-dire celui de la disparition d’un individu au profit d’un groupe, sa fusion dans le groupe comme métal anonyme.
Cette nouvelle donne a entièrement modifié l’ensemble des relations collectives y compris l’exercice même de la vie publique.
L'installation de François Hollande a été perçue comme une forme nouvelle de "lutte des classes" tout particulièrement avec l'attitude adoptée à l'égard d'entrepreneurs.
La seule "lutte des classes" que l'opinion aurait admise aurait été à destination des banquiers. Mais là pas un seul signe, bien au contraire, à la différence des proclamations sur les tréteaux.
François Hollande est entré dans un "hors jeu culturel" qui explique sa chute dans les sondages.
Nicolas Sarkozy avait passé un message "pro-élites" lors de son installation dans des conditions que l'opinion ne lui a jamais pardonnées. Hollande a poussé le curseur à l'autre extrémité. Causes différentes mais mêmes conséquences comme si la société française avait d'abord besoin d'union et surtout de modération.
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