Jean François Copé et la bataille de toutes les droites
Etre de droite en France c’est d’abord exprimer un choix qui dérange.
Pour les uns ce serait tantôt un luxe tandis que pour d’autres ce serait une forme d'affront.
C’est un luxe parce qu'existe le sentiment profond que c’est aller à l’encontre des tendances lourdes de notre pays prêt pour la gauche et seulement tolérant pour des parenthèses de « droite ». La place de l’Etat, celle de l’égalité conditionnent en effet notre pays à mieux vivre la gauche que la droite.
C’est donc un défi dans un tel contexte que d’oser s’affirmer de droite. Parce qu’il s’agit de s’affirmer à contre courant.
C'est parfois même une sorte d'affront tant la droite peut être assimilée à un rapport d'argent, d'élite, voire même de discriminations entre des segments d'une même communauté.
C’est étonnant car être de droite ce devrait d'abord être libéral. Le libéralisme c’est la liberté politique, la liberté économique et surtout le progrès amené par la liberté économique.
Le libéralisme est la reconnaissance de la primauté de l’individu face aux systèmes de masse qui ont pu porter le nom de socialisme, de communisme c'est-à-dire une aliénation de l’individu par un système collectif qui l’encadre parfois jusqu’à l’oppression.
Etre de droite, c’est placer sa confiance dans la liberté et dans la responsabilité des individus avant de les placer dans l’Etat.
Regardons autour de nous, cette "droite" là est presque partout au pouvoir.
Pourquoi la France resterait-elle à l’écart de ce mouvement, bunkerisée dans une prétendue exception ?
Clémenceau disait : « la France est un pays extrêmement fertile. On y sème des fonctionnaires et on y récolte des impôts ».
Mais que donne la récolte des impôts ?
Les services publics sont-ils des exemples de performance traduisant ainsi la plus belle forme de respect de l’argent donné par les contribuables ?
Pourquoi en France n’y aurait-il jamais que le choix entre des pourcentages de hausses des prélèvements obligatoires : la modérée ou la forte ?
Pourquoi le secteur privé devrait-il toujours être la première victime des grèves des services publics organisées par ces derniers pour défendre des droits acquis qui sont inimaginables dans le secteur privé et dont, seuls quelques parties visibles sont sporadiquement dévoilées avec pudeur pour ne pas encore les reproches des bénéficiaires ?
Pourquoi les seuls noms de Tatcher ou de Reagan seraient-ils des épouvantails et ceux de Castro, Lénine, Staline ou Mao mériter de baptiser quelques unes de nos plus belles avenues ? Qui pourrait sérieusement prétendre que la balance en vies humaines pourrait s’équilibrer ?
Jean François Copé a encore peu livré la bataille de toutes les droites. Pour l'instant, il y a encore d'abord une bataille au sein des droites. Jean François Copé incarne une droite bonapartiste, volontaire. François Fillon est dans une droite orléaniste, d'ailleurs à contre-emploi de son ancrage historique auprès de Philippe Seguin, ce qui explique l'importance de ses soutiens au sein des notables élus.
Il y a presque une nouvelle forme de bataille Chirac / Balladur des années 90. Copé est dans la posture de Chirac avec les militants tandis que Fillon joue sur le registre des élus locaux.
Cette bataille sur ces bases prive la France d'une bataille bien plus importante qui est celle du re-positionnement de la droite dans son ensemble face à la crise. Tant que ce débat ne sera pas livré, c'est tout l'équilibre conceptuel de la vie publique française qui ne sera pas ré-ajusté.
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