le choc de "compétitivité" en panne de soutien électoral
Le sondage IFOP pour Sud Ouest sur le choc de compétitivité montre le danger de la campagne électorale conduite par François Hollande.
Le Gouvernement n'a pas de soutien électoral aujourd'hui sur ce thème car :
- son électorat direct lui fait défaut,
- l'électorat de la droite n'est pas disposé à le soutenir dans cette démarche.
Le choc de compétitivité est plongé dans un vide, sans assise électorale donc difficile à mener.
Il ressort notamment de cette enquête :
"Alors que certaines sources ont fait état de réflexions au niveau gouvernemental autour de mesures pouvant créer un « choc de compétitivité », la mise en place d’un tel dispositif se heurterait aujourd’hui à un puissant rejet dans l’opinion publique.
Seuls 29 % des Français seraient ainsi favorables à une hausse de la CSG qui viendrait compenser la baisse des charges patronales payées sur les salaires.
Si différents responsables politiques et experts s’accordent aujourd’hui sur la nécessité de diminuer le coût du travail en France, l’acceptabilité du fameux choc de compétitivité, appelé de ses voeux par Louis Gallois, est très faible dans l’opinion.
Il est d’ailleurs intéressant de constater que le niveau d’adhésion à ce projet est proche de celui que l’Ifop avait mesuré concernant la TVA sociale. Ce projet, qui avait également pour but de permettre une baisse du coût du travail compensée par une hausse des prélèvements des ménages mais via la TVA et non pas la CSG, n’était lui aussi soutenu à l’époque que par une faible minorité de Français (32 % en janvier 2012).
Si au global, le niveau d’adhésion est donc proche et le rejet du principe d’un transfert d’une partie du financement de la protection sociale est toujours aussi massif, il convient de souligner que la nature des soutiens politiques s’est inversée.
Les réflexes partisans structurent en effet les positions : quand 69 % des sympathisants de l’UMP étaient favorables au projet de TVA sociale porté par Nicolas Sarkozy en janvier dernier, ils ne sont plus aujourd’hui que 21 % à approuver une éventuelle hausse de la CSG pour compenser la baisse des charges patronales.
Cette mesure est à l’inverse maintenant soutenue par 42 % des proches du PS alors qu’ils n’étaient que 16 % à être favorables à la TVA sociale.
Mais alors que le précédent gouvernement pouvait se prévaloir du soutien de son électorat sur son projet, le gouvernement ne peut pas compter aujourd’hui sur l’adhésion de l’électorat de gauche qui est opposé à 62 % à cette mesure, l’opposition étant plus marquée encore dans les rangs d’Europe-Ecologie les Verts (68 %).
Sociologiquement parlant, toutes les catégories sont majoritairement réfractaires à cette hausse de la CSG pour compenser la baisse des charges patronales mais le rejet est plus marqué parmi les ouvriers (77 % d’opposés) que parmi les cadres supérieurs et les professions libérales (61 %)."