François Hollande et un nouveau seuil de défiance
La vague d’octobre du tableau de bord politique Ifop-Paris Match, marquée par la poursuite de la baisse de l’approbation de l’action de l’exécutif, livre les enseignements suivants :
L’approbation de l’action de François Hollande comme président de la République recule de 6 points (41%, contre 47% en septembre).
Le chef de l’Etat poursuit ainsi la baisse observée depuis sa prise de fonction, qui s’explique ce mois-ci en partie par l’effritement du soutien des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle (60%, -22), tandis qu’il reste quasi-unanimement soutenu par les siens (90%, -2).
La défiance des électeurs de Marine Le Pen progresse quant à elle (10% d’approbation, -10) et le soutien en hausse mais minoritaire des électeurs de François Bayrou (41%, +8), certainement marqués par les efforts du gouvernement pour limiter les déficits publics, ne permet pas de compenser la perte de confiance des électorats les plus radicaux.
Si l’image du président de la République avait été épargnée précédemment, elle en pâtit aujourd’hui. Un Français sur deux juge notamment qu’il est proche des préoccupations des Français (51%), soit une baisse de 10 points par rapport à la vague précédente. Les personnes interrogées sont également sceptiques quant à sa capacité à mener une politique efficace contre la dette et les déficits publics (40%, -5), en dépit d’annonces récentes.
Dans le sillage du chef de l’Etat, l’approbation de l’action de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre n’est plus majoritaire et partage les Français. 49% d’entre eux déclarent soutenir son action (-7), contre 50% ne la soutenant pas (+8). Son niveau de confiance auprès des électeurs de François Hollande demeure élevé (85%, -2), mais à l’instar du président de la République, le Premier ministre perd de son crédit auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (55%, -21). Il ne bénéficie plus de la clémence d’une part très minoritaire des électeurs de Nicolas Sarkozy (23%, -7) et de Marine Le Pen (35%, -5). Les craintes exprimées à propos de son action se répercutent sur son image. Moins de deux Français sur trois jugent ainsi qu’il est un homme de dialogue (63%, -9). Sa capacité à bien diriger l’action du gouvernement (60%, -7) et à mener une bonne politique sociale sont également davantage remises en cause (51%, -8).
Les Français expriment de ce fait de vives inquiétudes quant à la capacité du personnel politique à faire face à la crise socio-économique actuelle. L’opposition gagne certes quelque peu en crédibilité, mais reste jugée par seulement moins d’une personne interrogée sur deux comme étant capable de faire mieux que le gouvernement actuel si elle était au pouvoir (43%, +4). Ce regain de crédibilité se manifeste auprès des électeurs de François Bayrou (41%, +15) et surtout auprès de ceux de Marine Le Pen (62%, +17) qui sont aujourd’hui majoritaires à penser que les décisions de l’opposition seraient plus opportunes. Dans ce contexte, les préoccupations économiques et sociales ont dominé les conversations des Français au cours de la semaine. Trois quarts d’entre eux ont ainsi évoqué les hausses d’impôts annoncées par le gouvernement (76%), tandis la hausse du chômage en août (64%) et l’annonce de la fermeture de l’usine d’acier d’Arcelor Mittal à Florange (60%) ont animé les discussions de près de six personnes interrogées sur dix. A contrario, les évènements de la vie politique, comme la campagne pour la présidence de l’UMP (20%, dont 38% auprès des sympathisants de l’UMP, en baisse de 11 points) ou la création de l’Union des Démocrates et Indépendants par Jean-Louis Borloo (8%) ont été très peu abordées.
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