Performance économique : les Français concluent au décrochage de la France
Pour la remise du rapport Gallois, les réponses à la question posée par l’Ifop pour Sud Ouest Dimanche, indiquent qu’une très large majorité de Français (60 %) pensent que notre pays est mal placé dans la compétition économique mondiale.
Les prises de position de nombreux responsables économiques et politiques en faveur d’une amélioration de la compétitivité de la France rencontrent donc un large écho dans l’opinion et l’idée d’un décrochage du pays, qui serait intervenu ces dernières années, est également partagé.
En effet, en décembre 2006, 50 % des personnes interrogées estimaient encore que la France était bien placée dans la compétition économique mondiale, ce chiffre a chuté ensuite – sans doute en lien avec le déclenchement de la crise – très brutalement à 34 % en décembre 2010 puis à 32 % en janvier dernier. Si la perception du positionnement de la France est aujourd’hui un peu meilleure (37 %), elle demeure néanmoins largement minoritaire et très en retrait par rapport à 2006.
Dans le détail, on constate que le regard porté sur la place de la France dans la compétition mondiale varie très sensiblement selon l’âge. Alors que les moins de 35 ans sont encore assez optimistes (45 % estimant que notre pays est bien placé), le pessimisme gagne au fur et à mesure que l’on s’élève dans la pyramide des âges : 37 % parmi les 35-49 ans, 35 % parmi les 50-64 ans et seulement 30 % chez les 65 ans et plus. Tout se passe donc comme si l’économie française apparaissait en perte de vitesse, ce recul étant davantage perçu par les générations les plus âgées ayant connu une période où la France occupait un rang plus élevé dans la compétition économique mondiale.
Elément intéressant, alors qu’on observe généralement un clivage sociologique assez marqué sur ce type de questions, cadres supérieurs et milieux populaires partagent le même diagnostic : 44 % des premiers et 40 % des seconds pensent ainsi que notre pays est mal placé. Si ce clivage n’est pas significatif, une autre ligne de partage se fait jour mais de nature géographique. Elle oppose les habitants de l’Ile de France, région-capitale, économiquement dynamique et intégrée dans la mondialisation, qui estiment pour 45 % d’entre eux que la France est bien placée, aux provinciaux beaucoup plus pessimistes, 36 % seulement partageant ce constat.
Enfin, les électeurs de droite sont également beaucoup plus sévères, 69 % des sympathisants de l’UMP et du FN pensant que notre pays est mal placé, que ceux du PS (53 % « seulement ») et du Front de Gauche (42 %), qui par réflexe partisan sont sans doute moins critiques, la gauche étant aux responsabilités. Ce jugement des soutiens de la gauche est peut-être également sous-tendu par la volonté de ne pas souscrire à un diagnostic qui impliquerait ensuite d’accepter des mesures visant par exemple à réduire le coût du travail ou la fiscalité des entreprises.
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