Les Français résignés au manque de compétitivité
A la demande du Figaro, et suite à la remise par Louis Gallois de son rapport au gouvernement sur la compétitivité des entreprises françaises le lundi 5 novembre, Harris Interactive a interrogé les Français sur leur perception de ce « rapport Gallois ». Cette enquête a été réalisée après l'intervention télévisée du Premier ministre Jean-Marc Ayrault au journal télévisé de TF1, et visait à comprendre comment se structure le regard des Français sur ce fait marquant de l'actualité gouvernementale : partagent-ils le diagnostic établi d'un déficit de compétitivité des entreprises françaises ? Ont-ils entendu parler de ce rapport ? Quel regard portent-ils dessus, aussi bien de façon générale que sur le détail des mesures envisagées ?
Que retenir de cette enquête ?
Près de trois Français sur quatre (72%) estiment que les entreprises françaises ne sont pas compétitives aujourd'hui, ce diagnostic étant particulièrement partagé parmi les sympathisants de Droite (84%), même s'il concerne également une majorité des sympathisants de Gauche (61%).
Environ neuf personnes sur dix (88%) déclarent avoir entendu parler du « rapport Gallois », dont les Français estiment que ses mesures permettraient certes d'améliorer la compétitivité des entreprises (77% le pensent) voire de réduire le chômage (57%), mais pas d'améliorer le pouvoir d'achat (seulement 36%) ni de réduire les inégalités sociales (27%).
Les Français portent un regard très majoritairement positif sur les propositions du rapport Gallois ayant trait à l'éducation et à la formation, ainsi qu'à la représentation des salariés. Plus de huit Français sur dix jugent que chacune de ces mesures serait une bonne chose, l'approbation dépassant les clivages politiques.
En revanche, les Français se montrent très partagés sur la question de l'exploitation des gaz de schiste et de la réduction du coût du travail. Sur ce dernier sujet lié à la compétitivité des entreprises françaises, au cœur du débat sur la remise du « rapport Gallois » au gouvernement, on observe une fracture nette entre les sympathisants de Droite, qui se montrent majoritairement favorables à ces orientations, et les sympathisants de Gauche, qui portent un regard plus critique - y compris sur la proposition du gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault.
Ainsi, les Français partagent très largement (72%) un diagnostic de déficit de compétitivité des entreprises de l'Hexagone, mais ils se montrent extrêmement partagés sur les moyens proposés par les experts ou par le gouvernement pour y remédier. Cette défiance est sans doute liée au sentiment que si la compétitivité des entreprises françaises s'améliore, cela n'entraînera pas pour autant une augmentation mécanique du pouvoir d'achat de tous les Français.
Méthodologie : enquête réalisée en ligne du 6 novembre 2012, après l'intervention télévisée de Jean-Marc Ayrault sur TF1, au 8 novembre 2012. Echantillon de 1 562 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l'access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l'interviewé(e).