Grenoble 2014 : le Club 20 animé par Denis Bonzy fête son second anniversaire
il y a deux ans déjà, Denis Bonzy annonçait la création du Club 20 par un message qui résumait toute la démarche de ce Club de citoyens depuis juillet 2011 sous le titre “l’esprit du 21 juillet" !
“Pendant des décennies, tout paraissait possible dans l’agglomération grenobloise. Houille blanche, Olympisme, Prix Nobel, atome, synchrotron, lycée international, musées, referendum avant l’heure … : l’innovation était chez elle à Grenoble.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
A Chicago, le dispositif «give a minute» permet de consulter les habitants en permanence grâce à des installations interactives dans des espaces publics. Ici, l’année 2011 est le 20 ème anniversaire d’un chômage civique en dehors des élections classiques.
A Toronto, le bixi est un système de vélos en libre-service avec des stations modulables qui se démontent en 30 minutes et qui fonctionnent à l’énergie solaire. Ici, la voiture est quasi-interdite en centre-agglo. Les transports collectifs sont vivement recommandés mais pas sûrs et les vélos doivent zigzaguer pour faire leur place.
A San Francisco, le smart traveler prévoit le trafic dans un délai de 20 minutes sur un mode entièrement personnalisé. Ici, un accident de voiture paralyse toute l’agglomération aux heures de pointe pendant plus d’une heure dans le « meilleur » des cas.
A Boston, le module « street bump » permet de repérer les dépressions dans la chaussée et accélère d’autant les interventions pour garantir la qualité permanente de la chaussée. Ici, les travaux durent et les trous dans la chaussée battent des records en nombre comme en … profondeur.
A Amsterdam, le vélo représente plus de 55 % du mode des déplacements dans la ville et bientôt des stations de gonflage pour les vélos seront intégrées dans les trottoirs. Ici, les vélos cherchent leur espace et aucun réseau cohérent en site propre dans le péri-urbain n’a été aménagé ne serait-ce que pour relier des services publics importants comme les établissements scolaires.
A Stockholm, un radar innovant a été mis en place. Il inscrit automatiquement à une loterie ceux qui respectent les limitations de vitesse. Ici, tout est pénalités même 5 petites minutes de dépassement pour un stationnement déjà très cher.
…
Les innovations ne font plus partie du quotidien. Elles ont quitté le naturel de l’agglomération grenobloise.
Cette agglomération et ses Communes ressemblent de plus en plus à toutes les autres, voire même trop souvent aux pires des autres : insécurité, pollutions, absence de propreté, manque d’accessibilité , enclavement …
Hier, le meilleur paraissait promis. Aujourd’hui, le pire semble contagieux.
La majorité politique locale détentrice de tous les pouvoirs depuis plus de 15 ans est toujours satisfaite. L’opposition est toujours désunie. La première se congratule au moindre évènement. La seconde se divise à la moindre occasion.
Est-ce l’avenir de l’agglomération grenobloise ?
Est-il encore possible que l’agglomération grenobloise se réconcilie avec son plus noble passé parce que seul ce passé est porteur d’avenir par le tempérament qu’il incarnait. L’une des dates fondatrices de ce tempérament fut le 21 juillet 1788. A Vizille, en liaison avec le peuple, des représentants adoptent alors un arrêté qui s’oppose au pouvoir royal et qui propose des idées nouvelles. Ils posaient le socle de la Révolution, un an avant la “date officielle".
Que reste-t-il de “l’esprit du 21 juillet" ? Comment comprendre et interpréter ce déclassement ?".
Pendant ces 24 mois, le Club 20 animé par Denis Bonzy a veillé à respecter ce cap énoncé dès juillet 2011.
Il a été garant de ce qui est perçu comme valeurs fondamentales, valeurs détaillées ce jour par Denis Bonzy sur son blog :
"Quatre valeurs qui semblent mériter une actualité forte :
1) la notion même d'idéal : il y a eu un idéal révolutionnaire. Ce sentiment d'un jour nouveau qui doit se lever. Une mentalité qui a malheureusement beaucoup décliné pour laisser place progressivement au sentiment de fatalité. Ce sens de l'idéal doit retrouver force.
2) L'affirmation de l'individu : la Révolution française, c'est d'abord la naissance de la politique comme chose publique. Le concept de citoyen dépasse tous les autres statuts pour devenir d'abord une belle fête de l'égalité dans le domaine de la citoyenneté.
3) L'idéal révolutionnaire repose sur le progressisme optimiste : la Révolution s'inscrit dans la lignée de la philosophie des Lumières : le progrès est à venir encore et toujours. Cette idéologie progressiste a été combattue ensuite par des intellectuels qui l'ont présentée comme dangereuse car illusoire. Mais à l'échelle de nombreuses décennies, force est de constater qu'elle a été vérifée dans les faits grâce à des progrès collectifs considérables.
4) La définition du futur collectif doit se déterminer par le débat : à l'époque la diversité du débat a été illustrée par l'exposé de thèses très différentes (Robespierre, Danton ...). Ce sens du débat est à la base même du système démocratique. Quand il n'y a pas débat, il n'y a pas de démocratie.
Voilà les 4 valeurs que nous avons tenté de promouvoir pendant deux ans avec des publications nombreuses, précises, positives, constructives.
Deux ans plus tard, c'est étonnant de constater combien ce "climat révolutionnaire" s'est popularisé. Le mot "révolution" est devenu mode.
Dans cette évolution, le Club 20 n'a aucune responsabilité positive. Cette évolution est liée au fait que le décalage entre le système politique et les citoyens s'est considérablement creusé. Nous avions seulement un peu devancé cette tendance dans la formulation.
Ce sera probablement le vrai enjeu de mars 2014. Les étiquettes politiques ne recouvrent plus les vrais conservateurs ou les faux progressistes. Les citoyens entendent se réapproprier leur citoyenneté et les élections de la proximité vont le permettre de façon exemplaire."
Dans la course des municipales 2014, ce Club des citoyens devra chercher à conserver son indépendance et son originalité. Y parvenir sera le véritable test de sa réussite.