Où est le plancher technique de François Hollande ?
Selon le dernier sondage IFOP, c'est la rechute (-5), et une rechute record. Jamais François Hollande n'était descendu si bas : 23% (2 points de moins que son précédent record, en avril dernier).
Jamais il n'avait compté autant de mécontents (76%), record absolu de la Ve République. Mais comment en serait-il autrement quand, au mécontentement social et plus encore fiscal, vient s'ajouter l'incompréhension d'une intervention militaire opaque et majoritairement désapprouvée par l'opinion ?
Avec un taux global de satisfaction aussi bas (moins d'un Français sur quatre), on ne saurait s'étonner que Hollande atteigne des sommets de mécontentement de plus de 80% chez les employés (81%), les ouvriers (82%), les 35-49 ans (82%) et les commerçants, artisans et chefs d'entreprise (86%) et de plus de 90% chez les sympathisants UMP (95%) et FN (95%). Son recul de satisfaction est particulièrement accentué chez les Verts (-19). Il est aussi beaucoup plus fort chez les femmes (-8), toujours sensibles à la violence et à la guerre, que chez les hommes (-2).
Car c'est bien l'éventualité d'une intervention militaire en Syrie qui est spontanément citée par un grand nombre de personnes interrogées par l'Ifop comme première cause d'insatisfaction, et cela dans toutes les familles politiques : « Le fait qu'il ait décidé de faire la guerre en Syrie » (extrême gauche) ; « Il veut intervenir en Syrie, et je pense qu'on n'a pas à le faire » (PS) ; « Le fait de vouloir bombarder la Syrie sans avoir le feu vert de l'ONU » (UMP) ; « Il veut envoyer les jeunes en Syrie » (FN). Et cette intervention éventuelle, visiblement mal expliquée, apparaît d'autant plus incongrue qu'elle détourne l'exécutif des problèmes intérieurs, rendus particulièrement spectaculaires par l'arrivée des feuilles d'impôt.
« J'ai reçu ma déclaration d'impôts et elle est en hausse », dit une socialiste à laquelle fait écho un sympathisant UDI : « J'ai vu qu'il fallait que je paie plus que l'année précédente. »
Moins directement concerné par la Syrie, le Premier ministre, lui, reste stable (30% de satisfaits, inchangé), mais stable dans le rouge : 66% de mécontents (+2).
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