Michel Rocard en porte parole de l'innovation et d'Internet
L'ancien premier ministre a remis à Ségolène Royal, en fin de semaine dernière, un rapport sur la "société de la connaissance ouverte", une touche 2.0 pointant du doigt "l'absence de culture du dialogue du gouvernement" et plus particulièrement les positions de Nicolas Sarkozy sur le téléchargement.
A deux semaines du premier tour des présidentielles, tous les regards se tournent vers Internet : François Bayrou souhaite profiter de ce canal pour un débat de pré-election, les e-patrons souhaitent réduire la facture numérique, les videos pro et contre se multiplient sur dailymotion, ... dans cette ambiance, ce rapport constitue-t-il la roadmap d'une révolution numérique rose ?
A l'instar des 100 propositions du pacte présidentiel, Michel Rocard donne 94 recommandations à l'évolution de la société de l'information en société de la connaissance ouverte en s'appuyant sur ses 3 piliers : libertés, capacités et mutualisation.
Le Small Business Act et les Business Angels pour mobiliser les acteurs numériques.
Dans ce nouvel écosystème, l'Etat ne peut constituer le maître d'ouvrage des innovations et doit davantage jouer le rôle de régulateur ou de catalyseur de ces avancées.
Ces ruptures technologiques sont pour l'essentiel l'oeuvre de starts-up nécessitant des financements et l'appui des pouvoirs publics pour émerger.
Le Small Business Act, en garantissant un pourcentage des marchés publics aux PME, constitue un levier à la croissance de ces entreprises "de la matière grise".
Les réseaux de Business Angels, premiers relais d'expérience et de financement, doivent être encouragés pour organiser un cercle vertueux de la connaissance.
Une approche "ouverte" des données publiques.
" Faute de disponibilité simple des données de l'INSEE et du Ministère de l'emploi, les chercheurs en économie français travaillent sur les données américaines (le Census Bureau diffuse tout sur Internet) et... en savent plus sur les mécanismes économiques américains que sur ce qui se passe en France !"
Michel Rocard pointe l'approche "capitaliste" des organismes publics comme l'IGN qui, cherchant à dégager des ressources propres, valorisent le patrimoine public et "ouvrent un avantage concurrentiel aux projets étrangers".
L'objectif est donc de prendre exemple sur les projets étrangers et d'ouvrir (de libérer) l'accès aux données publiques pour permettre l'émergence de GoogleMaps français ou d'autres "mash-up" de services.
Un accès aidé et favorisé à l'information.
Le rapport reprend les mesures proposées par le groupe de réflexion Renaissance Numérique afin de réduire la facture numérique avec, entre autres, un objectif de 75% des foyers français équipés d'un ordinateur d'ici 2012, la prise en charge de l'ordinateur portable de 100 000 étudiants et la mise en place d'un tarif social de l'accès haut débit d'environ 5 ?/mois.
Lire : Michel Rocard, République 2.0
Ecouter : Interview de Michel Rocard pour Zdnet