Ségolène Royal face à la victoire impossible
La période est à l'accablement de la leader socialiste. Les uns lui reprochent de faire revivre 1995 où le second tour était "plié" de longue date pour la gauche. Les autres lui prédisent même de faire revivre 2002 avec l'absence de représentants de gauche au second tour.
Deux socles de victoire ont fait défaut à S. Royal. Tout d'abord, un vaste courant culturel porteur sur lequel elle soit en phase avec l'opinion. D'autre part, la construction d'un vrai tempérament présidentiel qui rassure à la fois son camp naturel et au-delà.
Sur le premier point, la faute n'incombe pas à S. Royal mais à la gauche dans son ensemble qui n'a pas voulu ou pas su tirer les leçons du raidissement de l'opinion publique au lendemain des émeutes de l'automne 2005. Toutes les enquêtes dont celle du CSA Le Monde du 18/12/05 ont donné des leçons d'une importance considérable. La gauche n'a rien voulu changer à son positionnement officiel sur l'immigration et l'insécurité (voir notre lettre 83 publiée mardi 17/04/07).
Le second point est aussi de la responsabilité du PS. Il a conçu un calendrier des primaires n'offrant pas de pose de reprise de souffle entre la désignation interne et le dernier sprint présidentiel national. C'est donc un mauvais rythme. Un mauvais rythme ne peut que fragiliser le candidat et le conduire à une mauvaise campagne, ce qui fut caricaturellement la situation de la campagne de S. Royal.
Sur tous ces points, c'est l'ensemble de la gauche Française qui va devoir effectuer des révisions d'ampleur pour se positionner désormais en phase plus performante.