Nicolas Sarkozy et le seul vrai danger : celui de l'érosion douce
L'intervention de Nicolas Sarkozy sur TF1 ce soir à 20 heures se situe dans un contexte en fréquent profond décalage entre certains commentaires et les tendances de l'opinion publique.
S'agissant des tendances de l'opinion publique, trois tendances récentes méritent l'attention :
1) Le besoin de probité diminue : le divorce entre les responsables politiques et l'honnêteté a été acté par l'opinion. Certes, l'opinion préfère des candidats qui ne sont pas aux prises avec les juges mais il n'y a plus d'effet répulsif comme par le passé sur ce plan.
2) Ce d'autant plus que les juges ont perdu du sacré : progressivement l'image de "politisation des juges" s'est banalisée. Le "mur des cons" a produit des effets dévastateurs. Les juges sont désormais souvent perçus comme "laxistes" face aux délinquants. Leur statut a gravement perdu en sacré auprès de l'opinion et pour une grande partie à tort face à la déontologie irréprochable de leur immense majorité. Le profil personnel de Christiane Taubira accrédite ces éléments auprès du "peuple de droite". Mais l'actuel enjeu n'est pas la réalité des faits mais ce que l'opinion est prête ou pas à croire.
3) Dans la crise, c'est l'efficacité que l'opinion attend de l'Etat. Comme elle atend de la protection du local. C'est le ticket complémentaire. La course nationale est à "l'efficacité à la moindre douleur" et non pas à la "bataille de la morale".
Par conséquent, il n'est pas acquis que la situation actuelle desserve Nicolas Sarkozy bien au contraire.
Le seul point qui est sûr c'est que le calendrier de la présidentielle 2017 est modifié pour l'ex Chef d'Etat.
Le danger réside davantage désormais dans l'érosion douce liée au silence qui donne prise aux interprétations les plus diverses ou au sentiment de faiblesse à l'opposé des qualités perçues de Nicolas Sarkozy.