Elections départementales : les 5 évolutions
Ces dernières années, des évolutions profondes sont intervenues dans la conduite des campagnes électorales. Les élections départementales de mars 2015 n'échappent pas à ces évolutions, loin s'en faut.
1) Le passage de l'étoile à la toile : hier la campagne électorale vivait à partir d'un candidat ou d'une candidate providentiel(le). C'était "l'étoile" supposée tout décider, tout guider. Aujourd'hui, c'est le réseau citoyen qui compte. Il faut faire naître une toile, permettre l'appropriation la plus large de la campagne par les citoyens. C'est cette démultiplication qui fait naître les vagues et bouger les frontières classiques.
2) La naissance des scrutins à trois tours : les sondages deviennent le véritable premier tour qualificatif pour la victoire. Sans des sondages prometteurs, le premier tour devient un simple témoignage avec tassement du score "de base". Les électeurs votent pour un gagnant et les sondages sont le point de passage préalable incontournable.
3) L'accélération du temps réel de campagne : puisque les sondages sont le tour qualificatif, la campagne électorale réelle démarre de plus en plus tôt. Le pouvoir sortant change de rythme. Les challengers doivent incarner l'alternance de plus en plus tôt.
4) La candidature comme faire part de naissance dans la compétition : la candidature signifie que l'intéressé participe à la compétition mais pas nécessairement au scrutin définitif. Il se met en situation.
5) Le passage du vote sur tout au vote sur un seul enjeu : hier l'élection reposait sur un programme généraliste. Aujourd'hui, c'est un referendum sur la priorité du moment vécue par l'opinion.
Ces 5 révolutions impriment un nouveau rythme aux campagnes électorales mais aussi un nouveau contenu. Comme les électorats sont de moins en moins ancrés solidement, ce contexte mouvant porte en lui des évolutions larges par rapport aux données initiales.