"Instant Articles" ouvre le débat sur l'information de demain
Appelé «Instant Articles», l'accord passé entre Facebook et des Editeurs de presse permet aux internautes de télécharger depuis le site Facebook les contenus média jusqu'à dix fois plus vite que les téléchargements effectués via l'internet mobile standard, et avec des fonctions interactives.
Les neuf éditeurs partenaires sont le New York Times, National Geographic, BuzzFeed, NBC, The Atlantic, The Guardian, BBC News, Spiegel et Bild.
Les éditeurs pourront vendre des espaces publicitaires avec leur contenu et conserver les revenus ou participer directement à la régie publicitaire du site. Ils pourront également connaître les données sur le trafic par le biais de ComScore et d'autres outils de mesure mis à disposition par Facebook.
Dans un premier temps, la fonctionnalité Instant Articles n'est disponible que pour l'application Facebook sur iPhone mais devrait être prochainement étendue à d'autres supports.
Cet accord entre Facebook et le New York Times est le nouvel exemple que nous sommes à l'aube de révolutions qui vont changer les classiques de l'information.
Le premier défi a été la conciliation entre le numérique et les versions papiers traditionnelles : comment les faire cohabiter sans que l'un ne vampirise l'autre ?
Le second défi a résidé dans les nouveaux produits d'appels pour faire vivre au mieux l'audience du numérique, voire des supports papiers via le numérique : bouquet de supports, qualité du référencement sur Google ...
Le troisième défi semble être dans l'accès segmenté aux lectorats potentiels. Pour bon nombre de réseaux sociaux, leur valeur ajoutée est d'abord dans la constitution d'une formidable base de données composée d'ailleurs directement par les ... intéressés qui renseignement leur propre fiche avec un "souci" du détail assez impressionnant et parfois quasi-irresponsable.
Mais dans toutes ces évolutions, il reste un volet qui est toujours peu traité : le prix de l'information.
Le prix de l'information c'est à la fois la garantie de l'indépendance et de la qualité, deux volets d'ailleurs pour partie liés dans ce domaine.
Dernièrement, un chroniqueur dénonçait en France le montant des aides de l'Etat à la presse écrite.
C'est une approche erronée d'une vrai sujet : une prestation doit avoir un prix.
Dès que le prix n'est plus reconnu à sa juste place, c'est un secteur déstabilisé. C'est sur ce volet que le numérique pose question à terme. La gratuité perçue entraîne un réel changement de modèle économique. C'est ce nouveau modèle qui peine à naître actuellement. Il n'est pas établi, loin s'en faut à ce jour, que ce nouveau modèle économique soit de qualité comparable à l'ancien.