Grexit : tragédie grecque ou nouvelle donne politique ?
Avec la décision d’organiser un referendum, Alexis Tsipras revient à ses fondamentaux : la démocratie directe.
Ce faisant, il apporte une triple rupture :
1) la rupture avec la coutume qui veut que le peuple soit tenu à l’écart des “sujets sérieux”. Les relations internationales devraient être traitées à l’écart du peuple à l’exemple de la construction européenne où le choix du peuple français en 1995 n’a pas été respecté puisque l’accord rejeté par le peuple a été “reconstruit” sous un autre nom de baptême et approuvé par les … parlementaires.
2) la rupture avec les choix technocratiques. Là encore, la coutume veut que les citoyens-contribuables payent mais ne décident pas. Ce qui est le contraire de toute logique mais bien au-delà de tout fonctionnement démocratique.
3) La rupture avec l’impuissance politique : tout est organisé désormais pour que la scène politique soit le théâtre de l’impuissance politique. Que sont les mots quand ils ne sont suivis d’aucun acte ?
Ces trois ruptures sont un vrai ballon d’oxygène pour le renouveau indispensable de la démocratie.
Le texte d'Alexis Tsipras est d'ailleurs clair en la matière :
«Durant six mois, le gouvernement grec a mené un combat pour en terminer avec la rigueur et pour trouver un accord viable qui respecte la démocratie. On nous a demandé de mettre en place des mesures d'austérité comme les précédents gouvernements (…) les propositions des créanciers exacerbent les inégalités sociales, apportent la déréglementation du marché du travail, des coupes dans les retraites, une hausse de la TVA sur les produits alimentaires et ont pour objectif l'humiliation de tout un peuple ...
C'est une responsabilité historique désormais qui se présente à nous pour décider de l'avenir du pays (…) dans les prochains jours il faudra prendre des décisions dont dépendront les prochaines générations».
L'enjeu de la décision en Grèce dépasse de loin ce seul pays. Ou la Grèce sombre dans une tragédie et c'est l'ensemble de la "gauche de la gauche" qui en sortira terriblement affaiblie. Ou la Grèce montre qu'une autre voie est possible et de nombreux pays verront alors une "autre gauche" trouver un nouveau souffle dont la France où Alexis Tsipras est peut être l'actuel principal adversaire de ... François Hollande.
En effet, comment cette gauche pourrait-elle être absente de 2017 si en Grèce elle retrouve des couleurs ?