Régionales 2015 : la troisième étape d'un désastre électoral historique pour le PS ?
Quel peut être le niveau de vitalité du PS au lendemain de régionales qui constitueraient la troisième étape d'un désastre électoral historique ?
Trois réalités nouvelles s'installent :
1) Le PS perd son implantation locale. Aux municipales de 2014, son terrain historiquement de base depuis 1977, le PS est apparu mortel. Dans de nombreuses localités, le PS avait du mal à imaginer qu'il soit susceptible de perdre. Puis lors des départementales, la gauche s'est suicidée par la multiplicité des candidatures s'auto-éliminant du second tour. Si les régionales sont sur la même "dynamique", en deux ans, le PS aura perdu 25 ans d'implantations locales avec des effets pratiques considérables pour 2017.
2) Le PS est dans une totale inconnue de vision. La vraie originalité d'Emmanuel Macron : introduire pour la première fois à ce point des valeurs de droite dans une pensée de gauche sur des sujets de politique sociale. Et avec continuité et cohérence.
En France, penser et être de gauche c'était le même mot, le même moule. Dans ce creuset, pour "penser", les candidats de droite devaient faire des concessions à la gauche. Ils ne devenaient "tolérants" ou "fréquentables" qu'à la condition de faire des concessions à la pensée de gauche. En 2007, Sarkozy devient un "bon candidat" quand il parle de "sang mêlé" vantant l'immigration ou citant ... Jaurès. Dernièrement, Juppé propose de mieux payer les ... enseignants, berceau d'une partie de la république de gauche ...
La politique française, c'était la droite faisant un pas sur le terrain de gauche.
La gauche était tellement sûre de sa toute puissance intellectuelle qu'elle ne vivait le débat d'idées qu'à sens unique : venir sur son terrain.
Macron change cette donne. Il va sur le terrain de droite et pire encore dans le domaine social c'est à dire le sanctuaire classique de la gauche.
Mitterrand a mis la gauche dans les pas de la droite en matière de relations internationales à quelques faibles exceptions près.
Macron s'attaque à un autre défi. Valoriser une pensée de droite sur les enjeux intérieurs.
3) La question de la mort de l'actuel PS s'ouvre pour la première fois à ce point. Le vrai rendez-vous sera 2017. Si la droite gagne 2017, c'est un paysage politique entièrement nouveau qui se fera jour. Avec un PS totalement ruiné alors par 5 défaites successives : municipales + départementales + régionales + présidentielle + législatives. Dans ce contexte , le statu quo est impossible. Bien davantage, aucun des vaincus n'aura l'autorité pour imposer le maintien d'un statu quo. Dans ce cas l'éclatement du PS parait incontournable.