#regionales2015 : des chocs en stocks
En France, la politique se structurait traditionnellement autour de repères simples. Parmi les acquis, la droite savait gérer en intégrant les contraintes de l'économie et la gauche défendait des valeurs de morale. Si le paysage politique français explose actuellement, c'est que le peuple de droite veut des valeurs de morale et qu'une partie croissante du peuple de gauche veut intégrer des normes d'économie.
Mais ces deux conversions tardent trop à connaître les expressions durables nécessaires au sein même de la société politique trop prisonnière du politiquement correct dans ces domaines.
Le peuple de droite veut défendre une morale qui est celle de la civilisation occidentale. Il faut le dire avec clarté et franchise, même des personnes modérées ne supportent plus l'islam et ses nuances réelles ou supposées. Des faits hier anodins sont désormais ressentis comme des provocations qui irritent, qui agressent.
Ce choc religieux va désormais structurer une partie importante des votes. Pour la première fois à ce point, la civilisation occidentale est attaquée dans ses fondements dont les progrès qui ont mis des décennies à intervenir : respect de la diversité, laïcité, droits des femmes, la tolérance, le respect de l'individu ... Des avancées qui ont été structurées par des fondements religieux dont les adaptations progressives des religions concernées sur leurs places.
C'est le creuset culturel qui va assurer probablement un nouveau seuil de progression du Front National. Cette tendance a un marqueur : Marion Maréchal Le Pen.
Et à gauche, il y a une génération nouvelle qui enfin veut reconnaître le marché économique, le respecter, l'aider sans s'enfermer dans une culture d'oppositions permanentes de classes. Cette génération ne veut plus accepter un décalage insupportable, inefficace, déclassant qui est la lecture marxiste des événements. Mais eux aussi n'osent pas encore mettre durablement les mots sur cette nouvelle culture. Cette génération a un marqueur : Emmanuel Macron.
Tant que ces deux réalités nouvelles resteront dans la salle d'attente des expressions, l'abstention et les votes protestataires ont de beaux jours électoraux devant eux.
Le jour où chacune de ces deux nouvelles tendances s'assumera sans complexe, sans fard la vie politique française retrouvera les couleurs et les mobilisations qu'elle a perdues.