Emmanuel Macron réforme-t-il assez ?
Avec le reportage ce jour sur France 2 au sujet d'Emmanuel Macron, une question simple : derrière les mots et le look, Emmanuel Macron réforme-t-il assez ?
Il est beaucoup question actuellement de "louer l'esprit d'initiative" en France dans la foulée d'Emmanuel Macron qui poserait les conditions pratiques d'une économie moderne conquérante créatrice d'emplois et susceptible de garder en France ses talents.
Derrière les mots et les labels passagers, il ne faut quand même pas être dupe d'un système qui n'a rien changé fondamentalement. Et tout particulièrement les handicaps des initiatives localisées en province.
Le vrai écosystème de l'initiative, c'est quoi ? Nicolas Colin l'a remarquablement résumé dans un récent article paru sur le réseau social Medium. L'essentiel y est. Il suffit de cliquer sur le lien suivant pour en prendre connaissance : l'écosystème.
Le numérique échappe-t-il aux contraintes générales ? Non. Là encore, le même Nicolas Colin l'a résumé de façon très claire en identifiant les blocages et les outils du changement.
Par conséquent, aujourd'hui rien n'est fait sérieusement.
C'est d'ailleurs ce qui est inquiétant : le décalage entre la qualité d'un diagnostic et la capacité à passer aux actes pour changer pour de bon.
Ce diagnostic est-il récent ? Non. Il existe au moins depuis 10 ans. Il suffit de se reporter par exemple aux cahiers des Rencontres de Leonardo Finances, tout y est.
Toutes les difficultés sont connues depuis longtemps. Non seulement ces difficultés sont connues mais elles ont été aggravées ces dernières années par exemple par la suppression des antennes régionales d'Euronext, par l'absence de création de véritables places financières régionales ouvertes à des capitaux-risqueurs qui aiment et qui ont les moyens des "grandes aventures".
La France rate l'actuel rebond du numérique. Pas une société française dans les "licornes" à partir du dernier palmarès dressé par le Wall Street Journal.
Dans 10 ans, l'impact de cette situation sera dramatique sur l'emploi en France.
Et le personnel politique s'occupe des chamailleries de la famille Le Pen, des zizanies des sous-courants du PS et des Verts, des mesquineries de la primaire virtuelle des Républicains ...
C'est une situation d'une extrême responsabilité. Probablement jamais dans les 50 dernières années, un pays qui a figuré parmi les premières puissances économiques s'est ainsi placé en hors jeu.
A ce rythme, dans quelques années la France sera le musée du contre-sens. Pas sûr qu'il y ait beaucoup de visiteurs dans ce musée là.