Internet comme media politique communautaire et décentralisé.
Les Présidentielles 2007 ont donné une nouvelle dimension à l'utilisation d'Internet dans la diffusion des idées politiques et dans l'animation du débat public mais sans franchir un cap offrant aux Blogs un véritable pouvoir d'influence et un poids dans la campagne. Internet reste aujourd'hui le media de la pré-campagne c'est-à-dire quand la Télévision ne peut reporter toutes les initiatives des candidats.
Les échanges communautaires (ou 2.0) ont favorisé l'émergence de Ségolène Royal en dehors du Parti Socialiste avec les débats participatifs et permis d'afficher un décalage moderne avec ses rivaux socialistes bloqués dans le blog texte ou la webTV sur des sujets très génériques.
Mais le poids d'Internet dans la campagne s'est "arrêté" à l'investiture socialiste.
D'une part, les réseaux de blogs se sont "militantisés" et, schématiquement, un blog a pris position en faveur d'un candidat puis rassemblé une communauté qui a mis en avant les actions de l'un et "descendu" celles des autres.
D'autre part, les schémas de communication sur Internet sont restés des adaptations de ceux de la Télévision or, même si le Web rassemble un grand nombre d'utilisateurs, aucun site ou blog ne capte 10 millions de visiteurs pendant 30 minutes à 20h00 comme peut le faire chaque soir le JT de TF1 ou France2.
En période de campagne électorale, Internet est donc resté un canal de diffusion d'idées à destination d'électeurs déjà acquis. Le rebondissement de la campagne de François Bayrou est ainsi venu de "sa claque" à Claire Chazal et non de ses vidéos "1 minute" voulant démocratiser les sujets électoraux.
Les plans de communication numérique ne peuvent être les même que ceux de la Télévision car ce serait ignorer les apports d'un nouveau media permettant au visiteur d'interagir avec le contenu et l'information.
Internet est un media global mais décentralisé ou chaque initiative peut se voir appliquer le principe de longue traîne (article Wikipedia sur la longue traîne), en ne limitant pas son "offre" à un seul canal, or les sites des candidats ont conservé le mode "diffusion d'un message national" sans véritablement agréger l'information des blogs locaux.
La webTV de Nicolas Sarkozy est ainsi restée pyramidale avec un message "de Paris vers la France" alors qu'elle aurait pu rassembler autant de "micro reportages" réalisés chaque jour par les permanences de l'UMP dans les régions et répondre au besoin d'information des internautes au niveau local : qu'est ce qui est fait aujourd'hui dans ma ville pour la campagne de Nicolas Sarkozy ?
La descente à une granularité de plus en plus locale dans les scrutins à venir va arbitrer la place d'Internet dans "la politique" soit en restant "une chance inexploitée" ne tirant pas avantage des outils Web et enfermant les blogs dans une approche militante et partisane, soit en permettant une révolution des usages et une rénovation du dialogue citoyen.
Pour info : le billautshow de Versac