#Grenoble (4/5) : quel avenir pour le PS 38 en perte de pouvoirs ?
La droite avait mis 6 ans pour perdre ses pouvoirs locaux : de 1995 (défaite à Grenoble) à 2001 (perte du Département). Le PS a fait “mieux” : 2 ans ont suffi. En 2014, c’est l’échec à Grenoble. Puis en 2015, c’est l’échec en Isère et dans la Région. Maintenant, le PS 38 doit affronter 6 défis.
1) La perte des moyens humains : jusqu’alors, il suffisait que les élus PS se retournent pour disposer d’une armée de collaborateurs de collectivités publiques locales. Cette époque là est finie. Les élus vont devoir retrouver le chemin du travail individuel. Pas facile. Des élus de droite ne sont parfois pas encore remis de cette nouvelle donne datant de … 1995 ou de … 2001. Un vrai choc, obscur pour l’opinion mais le plus redoutable dans les faits.
2) L’interrogation sur une génération : le marqueur sera les législatives 2017. En fonction des candidatures, ce peut être la fin d’une génération ? Il est beaucoup question d’une candidature de Michel Destot aux municipales de 2020. S’il est candidat aux législatives de 2017, il restera “dans la course”. S’il n’est pas candidat, c’est le retrait. La “remise en forme” du PS 38 peut-elle intervenir à partir de la génération des années 90 qui a montré une forme d’usure du pouvoir après 20 ans d’exercice ? Pas évident.
3) Perdre sans combattre : sur le chemin des défaites, le plus surprenant réside dans le fait que le PS 38 n’a pas combattu. Il a été toujours “surpris” par la défaite comme s’il ne devait être voué qu’à la … victoire. Toutes les défaites sont intervenues sur la même trajectoire : le déni de la perspective de perdre alors même que tous les clignotants étaient au rouge.
4) Perdre ses alliés : si le PS 38 a perdu c’est d’abord parce qu’il a perdu des alliés. C’est le cas des Verts avec qui il avait travaillé 12 ans sur Grenoble et 14 ans en Isère. C’est le cas du Modem 38 qui a travaillé 6 ans avec lui sur Grenoble avant de rejoindre Laurent Wauquiez pour les régionales 2015 en indiquant avoir inspiré tout son … programme. Difficile dans ces circonstances de s’y retrouver pour les militants sincères.
5) Faire naître la nouvelle génération : en dehors de Stéphane Gemmani et d’Olivier Véran, associés de loin ou seulement ponctuellement au pouvoir local, difficile de voir la nouvelle génération du PS dans l’agglomération. Il reste donc au PS à trouver des personnes qui n’ont pas été associées au pouvoir de 1995 à 2015. Pour le moment, la nouvelle génération est du côté des Verts.
6) Sauver la 1ère circonscription Grenoble-Meylan : la circonscription Grenoble-Meylan devient le dernier bastion du … PS dans l’agglo. Paradoxe absolu pour la circonscription faite pour la … droite en 1986. Mais la droite s’est tellement déchirée sur ce terrain que la gauche a gagné. Là il semble que la droite a retenu les leçons du passé. Elle a déjà désigné son candidat : Jean-Damien Mermillod-Blondin, Maire de Corenc. Tout se présente donc dans le calme et l’union. Le risque pour la droite sera surtout de gérer la triangulaire probable au second tour avec un FN à 17 % en moyenne sur ce territoire.