Emmanuel Macron et son rendez-vous décisif du 8 mai
Avec son discours d'Orléans le 8 mai, Emmanuel Macron est à un véritable rendez-vous décisif après le lancement de son Mouvement En Marche.
Un rendez-vous décisif avec 4 arbitrages majeurs :
1) Exprimer un choix : il y a toujours un moment où il faut sortir de l'ambiguïté. Ce moment est venu. Tant que l'ambiguïté perdure sur les vrais objectifs d'Emmanuel Macron avec un calendrier, il vit une fragilité systémique car la place du doute est trop grande.
2) Incarner « l’énergie moderne » : le moral des Français est toujours bas avec la prise de conscience de difficultés croissantes (licenciements, financement des retraites, insécurité, terrorisme international…). Face aux problèmes rencontrés, l’offre politique classique est décevante. C'est ce constat qui alimente le divorce profond entre la demande des citoyens et l’actuelle ou traditionnelle offre politique.
Ce divorce est d’autant plus fort que les principales attentes sont identifiées : besoin de changement face à une vie frustrante, attente de respect en faveur du citoyen, besoin de sécurité des personnes et des biens, conscience de nouveaux équilibres à trouver (droits / devoirs, prévention / sanction, individu / collectivité, liberté / interdiction, nation / région…), redonner de l’efficacité aux institutions publiques…
Ce divorce nourrit un désarroi collectif. Face à ce désarroi, Emmanuel Macron peut incarner l'énergie moderne qui donne la vitalité collective pour partir sur de nouvelles bases.
3) Créer son propre espace politique : Emmanuel Macron doit consolider sa position emblématique. Il faut qu'il trouve les termes pour que le débat politique français s’organise par et autour de lui. C'est la seule façon pour éviter le surplace et la marginalisation.
4) Vers un enjeu de génération : Emmanuel Macron doit incarner le neuf et le frais. Sinon le temps se chargera de lui-même de le priver de cet atout. Pour incarner ce neuf, il a un atout visible : sa jeunesse. Un atout qui compte car l'opinion publique française constate que cette génération a souvent pris le pouvoir ailleurs : Trudeau, Tsipras, Renzi ... Sur ce plan, l'enjeu sera d'abord une question de style, de forme dans le discours du 8 mai.
C'est donc un vrai rendez-vous décisif qui attend Emmanuel Macron dans 48 heures.