Emmanuel Macron et En Marche : le nouveau militantisme ?
De façon assez surprenante, les partis politiques français accordent une place de plus en plus importante aux militants (définis comme les adhérents d’un parti politique) dans la désignation des candidats à des fonctions majeures alors même que les militants sont un univers de plus en plus « décalé » par rapport à l’opinion publique.
Des chiffres incontestables et incontestés doivent être rappelés.
Ces chiffres donnent des indications majeures.
Aujourd’hui, tous partis politiques confondus, le nombre global de militants s’élève au plus à près de 600 000 personnes soit un peu plus de 1 % de la population âgée de plus de 18 ans.
Aucun parti républicain classique connaît une expansion de ses effectifs militants :
- le Parti Communiste ne communique même plus sur son nombre de militants après avoir annoncé dans les années 50 plus de 500 000 adhérents,
- Le PS publie des communiqués de victoire quand il compte aujourd’hui 150 000 adhérents ce qui était le chiffre du nombre des adhérents du PS en ...1988. Sous la IV ème République, la SFIO annonçait 300 000 adhérents.
Quant aux Républicains, Ils annoncent près de 200 000 adhérents. Au Congrès du RPR de 1984, le seul RPR annonçait 331 000 adhérents. Or les Républicains c’est le RPR + d’autres courants pourtant importants. .
Ces chiffres montrent qu’un pouvoir de décision constitutif d’un filtre préalable à la saisine des citoyens est confié à des instances en perte de vitesse manifeste sur le plan quantitatif.
Le décalage est encore plus important quand le profil des militants est dressé composante par composante.
Le 1er véritable défi du Mouvement d'Emmanuel Macron (En Marche) c'est donc de tenter de redéfinir les conditions d'un militantisme nouveau.
En effet, que devient une vie publique quand elle perd des militants et que les électeurs restent ... chez eux ?
C'est la totalité des missions du militantisme qui doit être redéfinie. La mobilisation passe probablement vers la définition de causes concrètes liées à la vie quotidienne ? Dans les autres démocraties occidentales, ce sont des mobilisations ponctuelles de ce type qui ont permis de remotiver vers le militantisme.