Emmanuel Macron : le candidat dont le nom est un programme
Comme pour Donald Trump lors de la primaire américaine, il est très difficile de lutter contre des candidats dont le nom à lui seul est un programme pour l'opinion. L'opinion n'achète plus un contenu mais une marque. Quand un nom représente cette marque, c'est un marqueur de forte performance potentielle.
Deux ruptures fondamentales sont en effet intervenues :
- d'une part, le refus de la vieille culture de spectacle de la politique où tout n'est que simulation, parodie donc artifice. L'opinion veut du vrai spectacle : des candidats qui la transportent, qui assument, qui tranchent, qui séduisent, qui donnent des frissons, qui font vivre des émotions, qui sortent de l'ordinaire,
- d'autre part, la culture de sujétion qui a dominé le rythme de la vieille politique. Maintenant, le citoyen se veut libre, actif et surtout influent.
Emmanuel Macron est actuellement le candidat qui respecte le mieux et incarne même ces deux ruptures.
L'explosion de la gauche est actée. La seule interrogation réside dans la capacité de la "gauche de la gauche" à s'assumer dans la compétition 2017. Ce n'est pas l'envie qui lui manque mais l'assurance d'un plancher de 7 à 8 % qui la place dans une faculté sécurisée de mobiliser les remboursements de l'Etat. Cette "gauche de la gauche" est confrontée au "mur de l'argent" pour la présidentielle. C'est son seul obstacle actuel !
Dès que cette "gauche de la gauche" part au combat électoral, elle met fin à la synthèse bancale depuis 2004, date du référendum européen qui a été le vrai socle de la rupture des gauches.
C'est la "gauche de la gauche" qui va légitimer la démarche Macron aux yeux de l'opinion. Pour que l'autre gauche retrouve des couleurs, elle doit assumer d'un coup sa rupture, son nouveau contenu, ses nouveaux leaders. Ce faisant, elle pourra aller piocher des renforts dans la droite modérée et placera cette dernière dans une situation inconfortable face à sa propre "droite de la droite".
La présentielle 2017 est celle d'un nouvel alignement. Les partis sont devenus des "coquilles vides" et les leaders présidentiables vont devoir s'émanciper de leurs périmètres traditionnels.
Les candidats les plus capitalisables dans cette logique sont ceux dont le nom est une marque détachable de tout parti. Emmanuel Macron est de ceux-là.