Emmanuel Macron est-il sorti de la course présidentielle 2017 le 14 juillet au soir ?
Est-il possible d'être un présidentiable 2017 performant sans s'exposer sur le dossier du terrorisme et des relations internationales sur les fronts extérieurs délicats ? La réponse est non. Le positionnement culturel de l'élection 2017 a changé avec l'attentat de Nice.
Or, la vraie bataille de la pré-campagne est celle du positionnement culturel de l’élection. Cette étape consiste à amener l’électorat sur le terrain du choix. Tout l’enjeu réside dans la finalisation de ce choix. L’élection n’est plus une sélection dans une large gamme de propositions. Mais elle devient une sorte de référendum sur un sujet initialement indéfini et que l’opinion va progressivement ériger en thème principal de l’élection.
La campagne présidentielle de GW Bush en 2004, puis celle de T. Blair, celle de S. Harper, celle de N. Sarkozy en 2007 comme celle de François Hollande en 2012 sont des modèles de cette nouvelle technique de campagne. La phase pré-électorale est la période de détermination du sujet du choix. La campagne active devient la démonstration que l’un des candidats est la réponse à ce choix. Le rejet de l’autre candidat est aussi une forme de réponse à ce choix.
Avec l'attentat de Nice, Emmanuel Macron est-il sorti de la course présidentielle 2017 le soir du 14 juillet ? La question se pose très sérieusement. Emmanuel Macron ne pouvait exprimer une position différente de celle du Gouvernement sur un sujet aussi grave et dans des circonstances aussi dramatiques. Il a été donc astreint à un silence obligé incontournable. Mais ce silence obligé met terriblement en relief toutes les facettes qu'un présidentiable doit ajouter pour être un compétiteur performant sur "tous les terrains".
C'est un volet imprévisible et inattendu qui présente un coût politique très élevé au choix du maintien dans l'équipe gouvernementale.